La SNCF n'a de cesse de cloisonner les cheminots par activité. Aux ateliers du dépôt de Rennes, les bâtiments où l'on répare le matériel roulant sont désormais spécialisés par type de matériel. Cette réorganisation nous complique la vie en allongeant les temps de déplacement et aboutit à ce qu'une partie des cheminots renoncent à prendre une vraie pause repas le midi. Autre aberration, les vestiaires et les lieux de pointage ont été séparés, ce qui a pour effet de rallonger le temps passé au travail. Les cheminots ont le sentiment de ne plus pouvoir se rencontrer facilement et, si la direction voulait nous faire croire que nous travaillons dans des entreprises différentes, elle ne s'y prendrait pas autrement.

Les contrôleurs ont appris que certains ne travailleraient désormais que sur les TER, ce qui amputera leur salaire des primes qu'ils touchaient lorsqu'ils faisaient les trains grande ligne. Des guichets deviennent aussi TER, notamment ceux des petites stations. Dans ces gares, on ne pourra plus acheter un billet pour un voyage empruntant une grande ligne ou le TGV, on n'y vendra que du TER... si tant est qu'il y ait encore un guichet ! Quant aux conducteurs, une partie d'entre eux font déjà l'expérience de la séparation au sein d'une entité dite « Fret » spécialisée dans le transport de marchandises.

La SNCF, à travers cette restructuration, entend remettre en cause la réglementation sur les conditions de rémunération et de temps de travail. Une partie des conducteurs ont déjà vu leur temps de travail en nette augmentation, organisé au jour le jour en fonction de la « production », tandis que leur paie, elle, ne décolle pas.

La direction pense s'y entendre en division. Mais gare à la multiplication des mécontents !