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Leur société
Parachutes dorés : On les appellera autrement
Dans son discours de Toulon sur la crise économique, Sarkozy a fait les gros yeux à propos des « parachutes dorés » qui garantissent à des cadres dirigeants quittant une entreprise des primes de plusieurs millions d'euros. « Il y a eu trop d'abus, il y a eu trop de scandales », a-t-il déclaré.
Cette indignation de commande est bien circonstancielle. Au printemps 2007, Nicolas Sarkozy candidat à la présidentielle promettait d'interdire les parachutes dorés. Un an après son élection, Patricia Russo quittait Alcatel-Lucent avec 6 millions d'euros de prime. Le gouvernement avait eu plus d'empressement à voter le paquet fiscal qu'à se montrer résolu face aux superprimes des PDG !
Avec la crise financière, le refrain à la mode est de moraliser le capitalisme, Sarkozy est remonté sur son cheval de bataille : les parachutes dorés. Cela ne fait pas trembler le patronat. D'ailleurs, sur son chemin il a rencontré Laurence Parisot, la présidente du Medef, qui a repris le même air que l'organisation patronale allait proposer la suppression des parachutes dorés... Prudente, elle a précisé que cela n'aurait pas d'effet rétroactif - c'est-à-dire que ce qui a été empoché ne sera pas rendu - et que des primes continueront à être versées aux dirigeants si les résultats de l'entreprise sont bons, pour les actionnaires s'entend. En fait c'est ce qu'une loi votée en août 2007 prévoit déjà !
Alors, peut-être ne parlera-t-on plus de parachutes dorés à l'avenir, car l'expression a trop fait scandale. Mais avec ou sans parachute, l'atterrissage pour les dirigeants des entreprises capitalistes se fera toujours en douceur, sur un bon matelas de billets.