Budget 2009 : C'est le train de vie des riches qu'il faut réduire01/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2096.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Budget 2009 : C'est le train de vie des riches qu'il faut réduire

Le projet de budget présenté vendredi 26 septembre en Conseil des ministres, et qui porte sur les années 2009 à 2011, a été qualifié par ses promoteurs, Woerth et Lagarde, d'« opération vérité ». Ils ont mis en avant le montant du déficit, soit 52 milliards d'euros, comme pour insister sur les nécessaires restrictions à opérer.

La prévision est sans doute bien en dessous de la réalité, puisque, pour l'année 2008, le déficit qui était estimé initialement à 41,7 milliards d'euros a atteint finalement 49,4 milliards. Sans parler du fait que tous ces calculs ont été effectués à partir d'hypothèses de conjoncture bien optimistes par rapport à ce que la crise financière laisse présager.

Mais si le gouvernement a tant insisté sur le montant du déficit, c'était surtout parce qu'il lui servait à justifier les restrictions qu'il entend imposer. Ainsi il a expliqué que, pour diminuer les dépenses, il faudrait « réduire le train de vie de l'État » et il a envisagé de geler les crédits de fonctionnement des ministères.

Sauf que tous ne seront pas logés à la même enseigne ; le ministère de la Justice, celui de l'Enseignement supérieur et celui de l'Écologie, tous trois jugés prioritaires, verront leur enveloppe augmenter de plus de 5 %, tandis que d'autres, comme le ministère de la Ville et du Logement, celui de l'Immigration ou encore celui du Travail et de l'Emploi, subiront une baisse de plus de 5 %, non seulement en 2009 mais aussi les deux années suivantes. Des baisses d'autant plus dommageables qu'elles concernent en premier lieu des services rendus à la population, sauf peut-être en ce qui concerne le ministère de l'Immigration.

Dans le cadre de ces coupes claires, le gouvernement envisage d'appliquer la promesse, faite par Sarkozy au début de son mandat, de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Une mesure qui pourrait porter à plus de 30 500 le nombre de postes supprimés en 2009, dont 13 500 dans l'Éducation nationale.

De même, les collectivités locales seront mises à contribution puisque leur dotation ne devrait augmenter que d'environ 1 %, soit bien moins que l'inflation. À cela s'ajoute encore le manque à gagner dû à la suppression envisagée de la taxe professionnelle.

Dans le même temps, le projet de budget entérine la suppression sur trois ans de l'impôt forfaitaire annuel que paient les entreprises, et la mise en place d'un crédit impôt recherche qui, sous prétexte d'innovation, accordera quelque 2 milliards d'euros de cadeaux aux entreprises en 2009, et 4,5 milliards sur les deux années suivantes.

Si déficit il y a, ce sont donc bien les choix auxquels le gouvernement procède qui en sont responsables, d'autant qu'il n'est nullement question pour lui de revenir sur les différentes baisses d'impôts qui profitent aux plus riches, comme le bouclier fiscal, la diminution des droits de succession, la défiscalisation des emprunts pour ceux qui investissent dans le secteur de l'immobilier locatif, ou encore la défiscalisation des heures supplémentaires.

Et surtout, que valent aujourd'hui tous ces projets, à un moment où l'État aide par milliards les financiers en mal de fonds sains, voulant à toutes forces se débarrasser de leurs titres « pourris » qu'ils ont eux-mêmes mis sur le marché ?

De tout cela, il reste des discours gouvernementaux mettant en avant les difficultés pour mieux faire passer des restrictions. Ainsi, le budget présenté réduit les crédits destinés à la population pour mieux augmenter ses largesses à l'égard des plus riches.

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