Jeudi 25 septembre, à 6 heures du matin, la police est intervenue pour expulser 84 personnes de leur logement, situé au 150, boulevard Vincent-Auriol, dans le 13e arrondissement de Paris. Elles ont été conduites vers des hôtels de banlieue, voire de grande banlieue, et rien n'a été prévu ni pour les reloger correctement, ni concernant les enfants qui fréquentent les écoles du quartier.

C'est la préfecture de Paris qui a ordonné l'expulsion. L'immeuble, un ancien foyer pour étudiants ivoiriens, était connu pour sa vétusté depuis des années ; la mairie de Paris s'était engagée à le réhabiliter ou le reconstruire, et des logements devaient être proposés aux familles. Mais ils étaient en nombre insuffisant. De plus, de nombreux travailleurs sans papiers y vivaient aussi et, pour eux, rien n'est prévu et ils se sentent menacés.

Il reste encore dans cet immeuble une centaine d'habitants, qui craignent à leur tour d'être expulsés. La police filtre les entrées, et ils subissent des tracasseries avant de pouvoir accéder à leur appartement : les policiers ont un dossier avec le nom de ceux autorisés à entrer, et les locataires doivent prouver qu'ils résident bien dans l'immeuble en montrant une carte Vitale, une carte bleue ou une clé.

Cette expulsion a suscité des réactions de protestation dans l'arrondissement et les résidents, qui se rassemblent tous les jours devant l'immeuble, ont commencé à s'organiser pour empêcher de nouvelles expulsions et obtenir un logement décent.