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- Lutte ouvrière n°2096
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Dans les entreprises
Chèques postaux - Orléans-La Source : Un ras-le-bol des pressions et du flicage !
La journée de grève du 23 septembre a été ressentie au Centre des Chèques Postaux d'Orléans-La Source comme un succès avec 735 grévistes soit 60 %. Depuis, notamment au 6e étage, nous continuons à travailler dans la joie et la bonne humeur.
Dans ce secteur, composé de six modules comprenant 50 à 60 employés chacun, nous avons décidé de boycotter un outil informatique appelé GITE qui permet à chaque chef d'équipe, dont c'est le seul rôle maintenant, de contrôler si nous avons bien fourni 420 minutes de travail effectives tous les jours.
Chaque mois ce même chef d'équipe nous fait signer une fiche dite de productivité. Ce système est en place depuis plus de deux ans. Mais les emplois dans ce secteur diminuant d'année en année, on nous met de plus en plus la pression pour écouler le trafic. Au retour des vacances, ça a donc explosé. Avant les vacances nous avions accumulé 66 000 courriers de retard. Au mois d'août, la direction déclarait une « période de crise » et nous demandait d'alléger une partie du travail. Par exemple, il s'agissait de traiter la demande du client en informatique, mais de ne pas perdre de temps à lui envoyer un courrier de confirmation de sa demande. Avec cette méthode, fin août, les restes de courrier tombaient à 22 000 et la direction nous adressait ses félicitations.
Mais quelques jours après, nous apprenions par les chefs d'équipe que la direction avait divisé par deux, voire trois, le temps imparti pour traiter chaque opération. C'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Le personnel se réunit à l'appel de tous les syndicats, et le 11 septembre nous nous rassemblions dans nos différents modules, demandant à la direction de monter ; ce qu'elle refusa de faire. Puisqu'elle nous boycottait, nous avons donc décidé de boycotter le fameux GITE.
Jusqu'à la grève du 23 septembre, ça a été « silence radio » de la part des chefs, qui n'osaient pas intervenir quand nous nous regroupions. Certains ont essayé de revenir à la charge le vendredi 26 septembre, en convoquant individuellement quelques camarades. Mal leur en a pris. Nous nous sommes tous regroupés pour nous y opposer. Lundi 29, d'autres ont essayé de faire du chantage : « Tu n'auras pas ta promotion ». Dans un autre module, le discours de la chef a vraiment déclenché la colère : « Les syndicats vous bourrent le mou », déclarait-elle affichant ainsi en fait son mépris du personnel.
Tout le monde est conscient qu'il faudra une suite au 23 septembre si nous voulons obtenir des emplois et de meilleures conditions de travail. Mais en attendant, nous disons tous ensemble à la direction : « Nous refusons de travailler plus et mal, et nous n'acceptons plus qu'on nous flique et nous rabaisse tous les jours ».
Une nouvelle assemblée générale est prévue dans le secteur pour le jeudi 2 octobre.