Fusions- acquisitions : De l'argent à ne savoir qu'en faire09/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2384.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fusions- acquisitions : De l'argent à ne savoir qu'en faire

Les OPA et autres opérations de fusions-acquisitions font à nouveau les gros titres de la presse. En France, on a suivi l'achat récent de SFR par l'opérateur de télécoms Numéricable pour 17 milliards d'euros. À présent le cimentier Lafarge achète son concurrent suisse Holcim pour 29,6 milliards.

Mais ce mouvement de concentration du capital s'accélère partout depuis le début de l'année. Dans la téléphonie, deux géants britanniques ont acheté chacun un groupe européen pour plus de 7 milliards à chaque fois. En Suède, le constructeur automobile Porsche a racheté Scania pour 6,7 milliards. Et la liste est longue.

Ces groupes capitalistes géants ont de toute évidence beaucoup d'argent frais à leur disposition. On est loin du discours larmoyant des patrons, et des politiciens qui les défendent, se plaignant d'une prétendue baisse des marges pour exiger des aides à la compétitivité. Le premier trimestre de 2014 est celui qui a vu le plus d'OPA en France depuis 2011, pour un montant global de 43,6 milliards.

Ces fusions-acquisitions, si elles témoignent de la bonne santé financière des plus grandes entreprises, ne signifient absolument pas qu'une reprise de la production soit à l'ordre du jour des conseils d'administration. Bien des économistes qualifient ces opérations d'« investissement ». Mais en réalité c'est parce qu'ils n'investissent que très peu dans la production que les grands groupes ont ces milliards à leur disposition. En rachetant leurs concurrents, ils espèrent augmenter leurs profits par un meilleur contrôle du marché. En parallèle, ils ferment des unités de production et suppriment des emplois. En effet, de leur point de vue, pourquoi produire plus en vue de satisfaire les besoins, s'il suffit de racheter son voisin pour accroître son chiffre d'affaires ?

Ainsi c'est la crise qui nourrit la crise, parce que les capitalistes ne veulent pas y perdre un centime.

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