- Accueil
- Lutte ouvrière n°2384
- Faïencerie Sarreguemines-Lecico -- Vitry-le-François (Marne) : Les travailleurs se font entendre
Dans les entreprises
Faïencerie Sarreguemines-Lecico -- Vitry-le-François (Marne) : Les travailleurs se font entendre
La faïencerie Sarreguemines de Vitry-le-François produit des cuvettes de WC, des bacs de douche et autres éléments sanitaires en grès. Placée en redressement judiciaire suite à la décision de l'actionnaire (le groupe Lecico) de retirer ses capitaux, l'usine ne compte plus aujourd'hui que 107 salariés, contre 450 en 2000.
Pagazani, l'actuel gérant par intérim, nommé par Lecico, avait dit vouloir reprendre l'entreprise en réduisant sévèrement les effectifs. Mais après qu'il s'est retiré, il ne reste plus qu'un repreneur potentiel, le groupe Winckelmans, jusqu'alors un des gros clients de Sarreguemines-Lecico.
Les 74 licenciements secs que prévoit Winckelmans, sans primes supra-légales, restent en travers de la gorge des travailleurs de l'usine. La quasi-totalité d'entre eux ont ainsi débrayé le 19 mars au matin pour dire à quel point ils jugeaient ce plan inacceptable. Le lendemain, le tribunal de commerce le jugeait irrecevable et donnait à Winckelmans un mois pour le revoir.
Non seulement la colère des travailleurs n'est pas retombée, mais elle a été renforcée par l'incertitude dans laquelle le tribunal les laisse. Un nouveau débrayage pour la visite des représentants du groupe Winckelmans a été décidé. Le vendredi 28 mars, ceux-ci ont été « accueillis » sous les huées et les sifflets. Tous les salariés travaillant ce jour-là étaient dans la cour de l'usine et une cinquantaine des 80 ouvriers de la production, en chômage technique, avaient fait le déplacement.
Ils ont ainsi pu dire tous ensemble qu'ils ne se laisseraient pas licencier sans rien obtenir. Lors de la réunion avec les délégués du personnel qui a suivi, quelques dizaines de travailleurs s'étaient massés derrière la porte du bureau. Les représentants du groupe Winckelmans sont revenus oralement sur leur décision de ne pas verser de primes supra-légales. Ils ont aussi déclaré qu'ils reverraient à la hausse le nombre de travailleurs repris.
C'est le coup de colère des travailleurs qui a imposé ces déclarations et c'est en maintenant la pression qu'ils se feront entendre.