PSA -- Saint-Ouen : Débrayage contre une manoeuvre de la direction09/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2384.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA -- Saint-Ouen : Débrayage contre une manoeuvre de la direction

Le 13 février dernier, à l'usine PSA de Saint-Ouen, un ouvrier sur presse s'était blessé les poignets en rangeant des pièces dans un bac. À l'infirmerie, on lui avait affirmé que c'était de la « fatigue ressentie au travail », et rien n'avait été noté dans le cahier des accidents.

Début mars, au retour de son arrêt (son médecin traitant ayant validé l'accident du travail), la direction avait tenté de lui faire signer une lettre pour la Sécurité sociale, écrite à sa place, où il aurait déclaré qu'il n'y avait pas eu d'accident du travail. Choqué par ces méthodes, il avait refusé.

Cet ouvrier a ensuite découvert que la direction n'avait pas envoyé la déclaration d'accident du travail et, pire, qu'elle contestait cet accident auprès de la Sécurité sociale. Quand il a lui-même demandé cette déclaration à la direction, il s'est heurté à un refus. C'est ce dernier épisode qui a mis son équipe en colère. Vendredi 28 mars au matin, l'ensemble de celle-ci a débrayé plus de deux heures, exigeant que la direction remette cette déclaration. L'ingénieur sécurité a dû venir s'expliquer pendant une heure devant les ouvriers en colère. Puis le directeur, descendu, a lui aussi été pris à partie et a fini par concéder qu'il y avait eu des erreurs dans la procédure.

Même si la direction n'a toujours pas fait la déclaration et dit attendre « l'arbitrage de la Sécurité sociale », les ouvriers sont contents d'avoir réagi. Au-delà de ce cas, la direction essaie systématiquement de contester les accidents du travail, fait des difficultés pour remettre les déclarations, fait pression sur les accidentés pour qu'ils reprennent plus vite le travail... Elle cherche ainsi à faire baisser ses cotisations à la caisse accidents et maladies professionnelles, cotisations qui sont calculées chaque année en fonction des jours d'arrêt déclarés dans l'usine pour ces deux causes. Cette fois, les ouvriers lui ont fait savoir qu'ils en ont assez de ces méthodes.

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