Il a fallu que le personnel de la Maison d'accueil spécialisée (MAS) de l'hôpital psychiatrique du Vinatier se mette en colère le 18 mars pour qu'enfin le manque d'effectif soit reconnu.

Cette réaction n'est pas tombée dans un ciel serein : comme dans beaucoup de services hospitaliers, la MAS est sous-dotée en personnel qualifié puisqu'il arrive fréquemment qu'un soignant ait en charge dix patients lourdement handicapés.

Lassé par les mauvaises conditions de travail et les pressions des responsables, le personnel ne s'est pas laissé impressionner par les menaces de sanctions pour de prétendues maltraitances vis-à-vis des malades. C'est pourtant bien le manque de personnel qui prive les patients d'activités et de sorties.

Profitant de l'appel des syndicats à la journée d'action du 18 mars dans la fonction publique, le personnel de la MAS a débrayé massivement, obligeant la direction de l'hôpital à trouver des remplaçants dans l'urgence. Devant cette réaction de solidarité du personnel, la directrice de la MAS a été obligée de reconnaître, dans un rapport, que pour travailler normalement il faudrait huit postes supplémentaires.

Pour le moment, ces écrits ne sont que des promesses, qui restent à être confirmées. Mais le personnel de la MAS, grâce à sa réaction collective, a obtenu un premier succès en forçant sa hiérarchie à admettre la nécessité d'embaucher pour pouvoir soigner convenablement l'ensemble des patients hospitalisés.