Industeel Arcelormittal -- Châteauneuf (Loire) : « Justice pour Anabi ! »09/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2384.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Industeel Arcelormittal -- Châteauneuf (Loire) : « Justice pour Anabi ! »

Lundi 2 avril 2012, Anabi, un intérimaire aide de presse à l'usine Industeel ArcelorMittal à Châteauneuf, décédait d'une hémorragie après avoir reçu un bloc de métal en plein thorax. Il était âgé de 31 ans. Ce matin-là, il travaillait devant une presse à planer hydraulique d'une puissance de 12 000 tonnes. Deux ans après, le rapport de l'inspecteur du travail n'est toujours pas connu. Et personne ne peut dire à la famille quand le procès aura lieu.

Il faut pourtant savoir ce qui s'est passé réellement ce jour-là dans l'atelier de tôlerie d'Industeel. Pour l'anniversaire de l'accident mortel, la famille et des proches ont organisé une « marche blanche » qui est partie de la mairie de Rive-de-Gier jusqu'au site d'Industeel, pour rendre hommage à Anabi et dénoncer la lenteur de la procédure. Plusieurs centaines de personnes, dont beaucoup de jeunes et d'anciens collègues de travail de la victime, ont manifesté en silence dans les rues de la ville derrière une banderole « Justice pour Anabi », avec des portraits de la victime et des pancartes « Mourir sur son lieu de travail, pour Arcelor c'est normal ».

Les manifestants sont rentrés dans le site Industeel pour aller déposer des portraits et des fleurs au pied de la « grande cheminée », à l'endroit où la direction avait annoncé qu'il y aurait une plaque commémorative. Or il n'y avait aucune plaque !

Cette marque de mépris supplémentaire a provoqué la colère des présents qui ont crié : « Directeur menteur ! » ArcelorMittal a poussé le cynisme jusqu'au bout, en se contentant d'un communiqué laconique, dans la presse de la veille, déclarant « avoir une pensée pour la famille et les proches », « Industeel a pour priorité absolue la sécurité » et « notre objectif est le zéro accident ».

Cette tragique affaire en rappelle une autre dans une autre usine de la Loire, chez Valdi, où deux ouvriers de maintenance ont été tués le 25 juin 2011 par l'explosion d'un four de la fonderie. Là aussi, les familles attendent toujours les conclusions de l'enquête et aucune date de procès n'est fixée.

La justice est lente quand il s'agit d'établir les responsabilités des patrons et de rétablir les familles dans leurs droits.

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