Les assistés du CAC 4009/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2384.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les assistés du CAC 40

Le gouvernement tente de justifier la multiplication des attaques contre le monde du travail par l'endettement de l'État. Et de mentir en affirmant que cet endettement viendrait d'un trop-plein de services publics. Non seulement les classes populaires sont bien placées pour savoir que les services publics sont en diminution, mais le principal gouffre financier de l'État provient des cadeaux faits au patronat par dizaines de milliards.

Il est impossible d'avoir une estimation réelle des aides aux entreprises, car cette ponction de l'argent public se fait dans la plus grande opacité. Les rapports évaluent à 6 000 le nombre de dispositifs permettant aux entreprises d'obtenir une aide de l'État. Et aucun compte précis de ces aides n'est tenu.

Certains chiffres donnent le vertige. En 2013, l'administration financière évoquait « 110 milliards de dépenses publiques qui peuvent être considérées en faveur des acteurs économiques ». De son côté, toujours en 2013, un cabinet d'experts avançait le chiffre de 60 milliards d'aides publiques par an, soit l'équivalent du budget de l'Éducation nationale. Et ce même rapport constatait que la majorité de ces aides allaient à des grandes entreprises.

Cette année, un rapport chiffre à 40 milliards les aides directes offertes par l'État aux entreprises au nom de l'emploi. Cela ne prend pas en compte celles destinées à l'exportation, à la recherche, etc. Dans ces 40 milliards, il y a les 20 milliards d'allègements de cotisations sociales sur les bas salaires, auxquels il faut encore ajouter les 10 milliards prévus au titre du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE).

Les grands groupes profitent très largement de cette manne. Rien que les seize premiers groupes du CAC 40 (Renault, Sanofi, PSA, Carrefour, Orange, etc.) engrangeraient 1,7 milliard de ces aides. Sans compter les vingt-quatre autres groupes du CAC 40 et tous ceux qui, comme Auchan, n'en font pas partie. Les groupes du CAC 40 ont distribué 39 milliards d'euros de dividendes à leurs actionnaires en 2013. Et l'État continue à alimenter leurs coffres-forts en enfonçant dans les difficultés la population, qui voit son niveau de vie baisser, son accès à la santé et à l'éducation se réduire et à qui on fait payer de plus en plus d'impôts.

Les assistés, ce sont les capitalistes, qui vivent du travail de tous et profitent des largesses d'un État à leur service.

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