Anvis -- Decize (Nièvre) : 220 licenciements09/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2384.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Anvis -- Decize (Nièvre) : 220 licenciements

Le 1er avril, au cours d'un comité d'entreprise extraordinaire, la direction d'Anvis annonçait 220 licenciements à l'usine de Decize dans la Nièvre et 41 licenciements à l'usine d'Épinal dans les Vosges.

À Decize, c'est l'atelier qui fabrique des pièces antivibratoires pour l'automobile qui serait fermé. Une partie de la production, le moulage, serait délocalisée dans l'usine Anvis de Roumanie.

Le groupe Anvis dit qu'il perd de l'argent à cause de la crise dans l'automobile. Mais il y a un an il était racheté par le groupe japonais Tokaï Rubber Industry, l'un des groupes les plus importants pour l'antivibratoire dans le monde. Avec Anvis, il possède neuf usines en Europe. Et il a annoncé 5 milliards de yens (environ 35 millions d'euros) de bénéfices après impôts en 2013, c'est donc loin d'être la crise.

En quinze ans, c'était le sixième repreneur de l'usine de Decize qui, avant 2000, appartenait au groupe Michelin. Au moment du rachat, les hommes politiques locaux se félicitaient de l'arrivée de Tokaï, groupe industriel qui, selon eux, n'allait pas manquer d'investir et de relancer la production.

Non seulement le groupe Tokaï n'a pas investi mais, depuis un an, il prépare le plan de licenciements. Il y a plusieurs mois, plusieurs dizaines d'intérimaires ont été embauchés pour faire du stock, transféré dans des magasins éloignés de Decize. En novembre, un nouveau directeur était embauché. Il arrivait de 35 km, de l'usine JPM de Moulins qu'il venait de fermer. Il se définit lui-même comme un spécialiste de la fermeture d'entreprises.

De 2 000 travailleurs dans les années 1980, l'usine de Decize en compte encore 450. C'est toute une région qui vit grâce à ces salaires. Les licenciés savent bien qu'ils ne retrouveront pas de travail dans la région. L'usine Faurecia de Cercy-la-Tour, à 20 km de Decize, a perdu la moitié de ses travailleurs en cinq ans, il en reste à peine 200.

Le ministre Montebourg, la préfète, les élus locaux, tout le monde veut une table ronde pour demander à Tokaï de « revoir sa copie ». Les travailleurs, eux, veulent savoir combien ils toucheront, parce que les 38 000 euros d'indemnités légales et supra-légales qui sont annoncés leur semblent très insuffisants.

Les travailleurs d'Anvis qui n'ont pas vu le coup venir sont aussi en colère. Ils refusent qu'on les prenne pour des pions dont on pourrait se débarrasser à peu de frais pour augmenter les profits du groupe Tokaï.

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