Enquête de la BCE : Les banquiers font de la résistance09/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2384.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Enquête de la BCE : Les banquiers font de la résistance

Depuis le mois dernier, 128 grandes banques européennes sont l'objet d'une enquête de la part de la Banque centrale européenne, qui devrait à terme être chargée de la régulation et du contrôle du secteur. Elle porte sur la qualité de leurs actifs et sur leur capacité à résister à une nouvelle crise. Les banques doivent répondre en particulier à un questionnaire portant sur les prêts qu'elles ont accordés, sur leur nature et sur le risque qu'ils ne soient pas remboursés en tout ou partie. C'est là en effet que gît souvent le lièvre.

En France, une douzaine d'établissements sont concernés, dont la BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole, BPCE, etc.

La confiance, apparemment, ne règne pas. Il faut croire en tout cas que le « nettoyage » de leurs bilans auquel les banquiers européens se sont livrés, en prévision de cette enquête de la BCE, n'a pas suffi à rassurer cette dernière.

Il y aurait, de la part des banquiers, qui se prêtent d'assez mauvaise grâce à une obligation de transparence à laquelle ils ne sont pas habitués, « une grogne de plus en plus forte ». Certaines demandes de la BCE seraient, selon eux, « excessives », et certaines questions même « intrusives ». « Sur chaque prêt, se plaint un banquier cité par le journal Les Échos, on nous demande environ 200 caractéristiques. Le travail est colossal car, bien souvent, les informations demandées sont éclatées et pas toutes numérisées. »

Il est possible que les banquiers soient effectivement incapables de répondre précisément à certaines des questions posées quant à la nature des risques auxquels ils sont exposés, mais alors ce n'est pas rassurant. Cela dit, ils disposent, contrôle de la BCE ou pas, de bien des moyens, légaux ou illégaux, d'entrer dans l'ombre quand ils le veulent pour échapper à tout contrôle et à toute réglementation. La crise des subprimes de 2008 l'a montré, et depuis, rien n'a changé.

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