Allianz, multinationale de l'assurance et de la finance qui dispute à AXA la place de numéro 1 mondial, emploie 150 000 salariés dans le monde, dont 11 500 en France. C'est 4 000 salariés de moins qu'au moment du rachat des AGF par Allianz et des fusions de 1999, une diminution des effectifs obtenue par le non-remplacement des partants.

Bien entendu, le travail de ceux-ci est maintenant partagé entre ceux qui restent, aggravant les conditions de travail et rendant les journées de plus en plus pénibles. Sans compter qu'il existe un bon millier de salariés commerciaux payés au résultat qui, en cette période de crise, n'arrivent pas à vendre quoi que ce soit et se retrouvent avec un salaire net de 800 ou 900 euros mensuels.

Il y a ainsi un millier de travailleurs pauvres, dans une multinationale qui se vante de gérer 2 000 milliards d'euros de fonds divers, bien connue aussi pour ses 290 filiales localisées dans des paradis fiscaux et dénoncée comme un spéculateur notoire sur les matières premières agricoles. C'est dans ce contexte que les réunions sur les augmentations des salaires 2014 ont provoqué un mécontentement certain.

Que dire en effet de ce 0,6 % accordé par la direction, quand on sait que le bénéfice 2013 Allianz, 6 milliards d'euros, a donné lieu à une augmentation de 18 % des dividendes versés aux gros actionnaires ? Et que dire quand on sait que les dirigeants de la compagnie, Allianz SE, ont annoncé par communiqué qu'ils veulent augmenter le dividende de l'an prochain de 40 % ?

Que dire aussi quand on connaît le salaire du PDG d'Allianz, Michael Diekmann, dont la rémunération atteint 6 millions d'euros par an ?

C'est l'accumulation de tous ces ras-le-bol qui a amené à un rassemblement syndical le lundi 7 avril à La Défense. Il a regroupé 350 personnes, sur les 5 000 salariés d'Allianz travaillant à La Défense. Les participants ont été contents de marquer le coup et se disent que ce serait bien de recommencer, mais cette fois-ci à plus nombreux.