Jusqu'au dernier moment, les dirigeants écologistes d'EELV ont tergiversé sur la question de leur participation ministérielle au côté du PS.

Non pas que la politique de Hollande et de Valls ne leur convienne pas sur le fond : Cécile Duflot et Pascal Canfin viennent de passer deux ans à siéger avec eux au Conseil des ministres. Plusieurs députés écologistes, peut-être parmi ceux qui aspiraient à leur tour à devenir ministres, ont même expliqué sans détour que leur parti aurait dû continuer à participer au gouvernement, ne voyant pas -- et à juste titre -- en quoi changer Ayrault pour Valls modifie sa politique.

Ce qui l'a emporté dans la décision d'EELV n'est donc pas l'opposition au gouvernement de combat que Valls s'apprête à diriger contre les travailleurs.

La raison de leur non-participation gouvernementale est plutôt à rechercher du côté des petits calculs politiciens individuels ou collectifs. Certains avancent l'idée que Duflot a privilégié ses ambitions ministérielles personnelles, et ne voulait pas que d'autres écologistes en profitent à sa place. Selon d'autres, ayant pris la mesure de l'impopularité du gouvernement avec le résultat des élections municipales, les Verts veulent s'offrir une virginité avant les élections européennes du 25 mai, quitte à frapper alors à nouveau à la porte du gouvernement en cas de succès électoral.

Quoi qu'il en soit, une semaine après la décision de sortir du gouvernement et après avoir consacré le week-end des 5 et 6 avril à en discuter lors de la réunion de leur conseil fédéral, même la secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse, disait à la radio n'avoir « aucune certitude sur ce qu'il fallait faire ».

Par contre, ce qui est certain, c'est que les écologistes continuent de soutenir Hollande et donc les coups qu'il porte au monde du travail, Emmanuelle Cosse ayant tenu à déclarer au nom des Verts qu'ils sont « toujours dans la majorité présidentielle ». C'est d'ailleurs ce qu'ils ont confirmé au moment du vote sur le discours d'orientation de Valls. Dix députés écologistes ont voté la confiance, six se sont abstenus. Histoire de ne pas mettre tous les oeufs (bio ?) dans le même panier. Tout un programme...