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Dans les entreprises
Adrexo : « La vie en violet » est loin d'être rose
Depuis le début de l'année, plusieurs débrayages ont eu lieu sur les sites de distribution d'Adrexo ou de Médiapost. Ces deux entreprises se partagent dans toute la France le marché de la distribution de prospectus dans les boîtes aux lettres. Et elles ont un autre point commun : les mauvaises conditions de travail et les arnaques pour payer le moins possible les salariés.
Les distributeurs y sont toujours rémunérés suivant un système de préquantification du temps de travail, système pourtant totalement illégal depuis l'annulation, il y a deux ans, du décret qui autorisait cette pratique. Le temps payé est calculé à partir de cadences, qui dépendent du nombre de prospectus à préparer et de la typologie du secteur de distribution, selon les pourcentages d'habitat collectif et d'habitat individuel. Or ce calcul ne correspond jamais à la réalité. Par exemple, pour distribuer les Pages jaunes dans un secteur, la cadence définie est de 76 par heure alors que dans les faits il est difficile d'en distribuer plus de 45. Tout le temps passé pour finir la tournée est donc du travail gratuit ! Les indemnités kilométriques, les temps de déplacement de l'entrepôt au secteur de distribution ne correspondent jamais à la réalité.
Adrexo se vante d'embaucher des personnes très éloignées de l'emploi. De plus, un salarié sur quatre est un retraité, souvent obligé de travailler pour améliorer sa pension de misère. À une journaliste qui l'interviewait, le directeur d'Adrexo, plein de morgue, a eu le culot de dire : « On ne va pas nous empêcher de donner du travail. »
Selon les dires de la direction, « les valeurs d'Adrexo incluent la solidarité, le professionnalisme, la responsabilité, et l'implication dans la vie et l'économie locales ».
Elle n'est pas à une publicité mensongère près !