« Gauche » du PS : États d'âme, ou calculs politiciens ?09/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2384.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

« Gauche » du PS : États d'âme, ou calculs politiciens ?

À entendre les propos des notables, députés, ex-ministres qui se prétendent « la gauche du PS », on peut se demander si on a affaire à de nouveau-nés en politique.

En effet, ils s'interrogent, ou plutôt ils feignent de s'interroger sur la politique que le remplaçant de Jean-Marc Ayrault à la tête du gouvernement va engager. Comme si les déclarations passées de Valls, ses déclarations toutes récentes, tout comme celles de Hollande, laissaient place au doute. Tous deux ont dit et répété qu'ils poursuivraient dans la voie tracée par le précédent gouvernement. Plus vite et plus, a précisé Valls. En plus de leur naïveté feinte, seraient-ils malentendants ?

Non, ces gens-là ne sont pas des perdreaux de l'année. Ils ne sont pas atteints d'une quelconque surdité. Ils connaissent d'ailleurs fort bien les réponses à leurs prétendues interrogations sur l'orientation proposée par la nouvelle équipe gouvernementale. D'ailleurs certains, comme Marie-Noëlle Lienemann ou Henri Emmanuelli, ont une solide pratique du « parler à gauche pour gouverner à droite » puisqu'ils ont été ministres dans de précédents gouvernements socialistes.

En fait, cette « gauche » du PS n'est pas plus à gauche que la direction du PS ; certains de ses responsables en sont d'ailleurs membres. Ses représentants adoptent une posture critique afin de préserver l'avenir, leur avenir... au cas où l'évolution de la situation leur offrirait une opportunité de carrière. Certains, plus pressés sans doute, n'ont pas attendu que la situation évolue, ils saisissent ce qui passe à leur portée. Ainsi Benoît Hamon, ministre dans le gouvernement Ayrault, l'est de nouveau, promu dans un « grand » ministère de l'Éducation nationale.

Après tout, que ces politiciens utilisent des créneaux divers pour faire carrière, ce n'est ni nouveau ni surprenant. Le petit monde politique nous y a depuis longtemps habitués, et parfois à pire. Le piège n'est pas là, mais dans le fait que cette gauche -- et pas seulement celle du PS -- contribue à cultiver le faux espoir selon lequel par ses discours, par ses positionnements, elle pourrait infléchir un tant soit peu l'orientation du gouvernement Valls. C'est un leurre.

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