Les banques présentent la note09/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2384.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les banques présentent la note

Si l'on en croit le journal Les Échos du 13 mars, « les banques européennes auraient pour la plupart, enfin absorbé le choc de la tempête financière de 2008 » . En témoignerait le fait que les trois plus importantes banques européennes par la capitalisation -- HSBC, BNP Paribas et Banco Santander -- ont cumulé, à elles trois, plus de 22 milliards d'euros de bénéfices en 2013.

Toutes les banques européennes ne sont pas logées à la même enseigne, c'est le moins qu'on puisse dire. Le même journal faisait état par exemple des difficultés de la britannique Royal Bank of Scotland, détenue à plus de 80 % par l'État britannique, qui a encore perdu 9 milliards de livres en 2013, ce qui est sa plus grosse perte depuis 2008.

Autre exemple, la banque italienne UniCredit a annoncé pour 2013 une perte de 14 milliards d'euros, en raison des plus de 13 milliards d'euros de provisions passées pour créances douteuses, risquant de ne pas lui être remboursées. Monte dei Paschi di Siena, autre banque italienne, détiendrait en caisse pour 21 milliards d'euros de crédits douteux et a annoncé, après sept trimestres consécutifs dans le rouge, une nouvelle perte de 1,44 milliard d'euros pour 2013. En fait, selon la presse, c'est l'ensemble du secteur bancaire italien qui « doit encore faire face à un niveau record de crédits à risque ». Son montant devrait, selon les prévisions de l'Association des banques italiennes, dépasser 190 milliards d'euros en 2015.

Au total, selon le journal Les Échos du 28 mars, les banques européennes détiendraient encore dans leurs coffres 2 400 milliards de ces créances douteuses, « prêts non performants avec des impayés ou des retards de règlement ».

C'est dire que, si certaines banques européennes s'en sortent apparemment mieux que d'autres, toutes sont loin d'avoir fini de régler la facture des années de crise, ou plutôt de la faire régler, d'une façon ou d'une autre, par les États et par les populations.

En raison des multiples liens qui relient les banques entre elles, et quelles que soient les apparences, le ver est de toute façon dans le fruit : on est loin d'en avoir fini avec la crise financière et bancaire, et avec le prélèvement opéré par les banquiers qui, pour sauver leur mise, vident les caisses des États, ruinent l'économie et appauvrissent les populations.

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