Chantiers navals STX, Saint-Nazaire : Accord de compétitivité à l'arraché pour le patron12/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2376.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chantiers navals STX, Saint-Nazaire : Accord de compétitivité à l'arraché pour le patron

La direction de STX et trois organisations syndicales (CGC, CFDT et FO) viennent d'avaliser un accord de compétitivité aux chantiers navals de Saint-Nazaire. Présenté sous forme de travail gratuit au printemps dernier, il avait été mis au placard après plusieurs semaines de débrayages et douze jours de grève en juillet dernier pour les travailleurs d'un atelier.

Après cette première claque, le patron en a pris une seconde en octobre. Malgré sa campagne active en faveur des « syndicats responsables », la CGT et FO, les deux syndicats organisant la contestation à un accord de compétitivité, ont obtenu à eux deux plus de 50 % des votes sur l'ensemble de l'entreprise, dont plus de 85 % dans le collège ouvrier.

Mais, à peine deux mois plus tard, le patron est revenu à la charge avec un double chantage : sans validation syndicale d'une nouvelle mouture d'accord de compétitivité, non seulement il liquiderait une grande partie des accords d'entreprise, mais il « ne pourrait pas prendre de nouvelles commandes » !

Ne parlant plus des vingt minutes de travail gratuit, le patron de STX exige le gel pendant trois ans de la moitié des jours de RTT fabriqués dans l'année, la mise en place d'une modulation avec des semaines basses de 28 heures et hautes de 42 heures, des heures supplémentaires obligatoires, la baisse des primes de travaux...

Malgré une campagne de presse intensive et la montée de l'État au créneau, actionnaire à 33 %, pour présenter cet accord de compétitivité comme la seule voie de salut, les débrayages successifs appelés par la CGT et FO ont continué à rassembler largement.

Les signatures de la CFDT et de la CGC étant acquises (il leur est même arrivé de surenchérir sur les propositions patronales), l'accord pouvait être rendu légalement caduc par l'opposition des syndicats CGT et FO qui représentent, ensemble, plus de 50 % des voix. Mais, après toute une série de manoeuvres lui permettant d'obtenir de la direction un semblant de rhabillage de l'accord, FO a brutalement retourné sa veste et renoncé à s'y opposer.

Dans l'entreprise, cet accord est toujours aussi mal perçu, d'autant que les salaires sont toujours aussi bas et que la direction ne l'a pas attendu pour augmenter la flexibilité en alternant le chômage partiel avec des heures supplémentaires. Sans compter qu'elle explique que cet accord ne lui suffira pas et qu'il faudra faire de nouveaux sacrifices.

De bonnes raisons pour que, au-delà des petits et grands renoncements syndicaux, la lutte des travailleurs continue.

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