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- Lutte ouvrière n°2376
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13 émigrants morts à Ceuta : Les dirigeants de l'UE responsables
Ce jour-là, plusieurs centaines de personnes ont essayé de franchir la barrière qui sert de frontière entre le Maroc et cette enclave. La police marocaine, prévenue par le système de détection à infrarouge, a tenté de les repousser. La police espagnole venue en renfort aurait utilisé des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes contre ces centaines de damnés de la terre prêts à risquer leur vie pour fuir la misère. Certains d'entre eux ont alors essayé de contourner l'obstacle par la mer. Les victimes ont été retrouvées noyées.
Ces morts ont provoqué la colère de militants en Espagne, qui dénoncent les méthodes de la police et du gouvernement contre les migrants et ont porté plainte. Le préfet de Ceuta a commencé par nier que la police ait usé d'armes antiémeutes, avant de se rétracter en reconnaissant leur usage, mais seulement par des tirs en l'air. « Les immigrés ont montré une attitude très violente, ont lancé des pierres et d'autres objets contre les forces de sécurité espagnoles et marocaines », a-t-il ajouté pour tenter de se dédouaner. Mais, de toute évidence, la violence n'est pas de ce côté-là des barbelés.
En 2007, le gouvernement du socialiste Zapatero avait décidé d'installer des lames tranchantes sur les barbelés coiffant les grillages qui encerclent sur 11 kilomètres Melilla, l'autre enclave espagnole. Face aux protestations, elles avaient été retirées. En 2013, le gouvernement de droite de Rajoy les avait fait remettre. Les gouvernements espagnols, appuyés par les autorités européennes, sont prêts à utiliser n'importe quel moyen pour empêcher le passage d'immigrés, allant jusqu'à risquer de tuer.
Les moyens mis en oeuvre pour empêcher l'immigration sont responsables de tous ces morts, à Ceuta comme au large de l'île italienne de Lampedusa ou des Canaries espagnoles. Ceux qui, dans toute l'Europe, décident de politiques répressives criminelles contre l'immigration partagent cette responsabilité.