Dans l'enseignement, collège Robert-Doisneau, Paris 20e : Un contrat à temps plein et stable, ce ne serait pas la lune12/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2376.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Dans l'enseignement, collège Robert-Doisneau, Paris 20e : Un contrat à temps plein et stable, ce ne serait pas la lune

Les enseignants et les surveillants de ce collège ZEP d'un quartier populaire de Paris ont fait trois jours de grève à partir du jeudi 30 janvier pour imposer le réemploi d'une surveillante.

Depuis le début de l'année scolaire, l'équipe de surveillants de cet établissement était en sous-effectif. Le nombre d'élèves avait augmenté mais pas le nombre d'heures de surveillance attribuées. De plus, plusieurs surveillants n'avaient été recrutés que bien après la rentrée.

Surveillants et enseignants ont fini par faire grève en novembre pour réclamer des moyens. Le rectorat de Paris a alors accordé trois CUI (contrats uniques d'insertion), c'est-à-dire trois contrats précaires de 20 heures payés 630 euros par mois environ. Il s'agit des contrats que le gouvernement socialiste a multipliés en 2013 pour faire baisser les chiffres du chômage.

C'est dans ce contexte problématique que le contrat d'une surveillante a pris fin mi-janvier. Elle travaillait depuis 2006 dans l'établissement, d'abord en contrat aidé (CAE) puis en contrat de surveillante à temps plein, suite à une grève pour son embauche. Cette femme de 51 ans, seule avec deux enfants à sa charge, s'est donc retrouvée au chômage. Pourtant elle connaît tous les élèves, c'est un pilier du collège et elle souhaite y rester.

La direction a alors proposé qu'elle soit reprise sur le troisième contrat CUI de 20 heures, ce qui aurait divisé son salaire par deux. Quant au rectorat, il a accordé un quatrième CUI de 20 heures. Cette proposition scandaleuse a révolté les surveillants, les enseignants et les collégiens, qui se sont mobilisés pour qu'elle obtienne un contrat de 35 heures, quel qu'il soit.

Le rectorat répond que le gouvernement n'a prévu que des contrats CUI de 20 heures dans l'Éducation nationale et ne propose aucune autre solution. La direction fait valoir que cette collègue pourra compenser la perte de salaire par une aide de Pôle emploi. Voilà une situation totalement aberrante, d'une femme prête à travailler à temps plein dans un établissement qui en a besoin, mais que le rectorat choisit de maintenir dans la précarité et le chômage.

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