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- Lutte ouvrière n°2376
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Dans les entreprises
PSA, Poissy (Yvelines) : Deux jours qui fâchent
Le 5 février, la direction de PSA Poissy a annoncé que les congés d'été dureraient trois semaines et trois jours. En retirant deux jours, elle supprime de fait la quatrième semaine de vacances.
La mesure est ressentie comme une provocation. Du coup, dans la nuit du 6 au 7 février, une cinquantaine de travailleurs ont débrayé sur deux secteurs pendant une durée d'une à deux heures, puis ont remis ça la nuit suivante. Pour les mêmes raisons, près de cent vingt travailleurs ont débrayé pendant trois heures le matin du 7 février. La revendication de tous est : quatre semaines de congés pour tous ceux qui le désirent.
Tous les travailleurs de l'usine attendaient les dates des congés d'été. Habituellement connus dès la fin décembre, ils sont jusqu'à présent de quatre semaines, de fin juillet à fin août. La plupart des travailleurs organisent leurs congés sur ces quatre semaines et comptent dessus. C'est le cas en particulier des travailleurs d'origine maghrébine ou africaine qui retournent voir leur famille durant cette période.
Déjà, au moment où se négociait l'accord de compétitivité, la direction du groupe PSA laissait entendre qu'elle fractionnerait les congés en gardant une semaine bloquée fin octobre, qu'elle utiliserait pour éviter du chômage technique en imposant aux ouvriers de prendre là leur quatrième semaine de congé.
Ces débrayages ont fait suite à une dizaine de réunions pendant les pauses, qui ont regroupé à chaque fois entre 15 et 50 salariés par secteur, au total de près de 200. Lundi 10 février encore, lors de nouvelles réunions, les travailleurs rassemblés se sont mis d'accord pour en convaincre d'autres, afin d'être plus nombreux pour les débrayages à venir.
Toutes ces réactions vont compter au moment où la direction s'apprête à supprimer des postes, avec l'arrêt d'une chaîne et la production d'une seule voiture, dans un délai qui s'annonce déjà raccourci et qu'elle doit préciser très prochainement.