Procès de l'UIMM : Délinquance patronale12/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2376.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Procès de l'UIMM : Délinquance patronale

Après huit années de procédures, le procès en correctionnelle des anciens dirigeants de l'UIMM (l'Union des industries et des métiers de la métallurgie), la plus puissante fédération patronale, vient de se conclure par leur condamnation.

Le tribunal les a reconnus « coupables d'abus de confiance, de destruction de documents » et d'avoir alimenté « des soupçons de financement occulte de partis politiques, d'achats de parlementaires et d'enrichissement personnel ».

Dans les années 1970, l'UIMM avait mis en place une caisse noire antigrève (l'Epim) pour aider les patrons de la métallurgie lors des conflits sociaux. Par exemple, la direction de PSA d'Aulnay-sous-Bois a dû reconnaître avoir empoché 550 000 euros de cette caisse antigrève pour financer sa lutte contre ses salariés, en grève en mars-avril 2007 pour obtenir des augmentations de salaire.

Cependant, le procès a porté uniquement sur le détournement de 19 millions en liquide de cette caisse noire, non pas sur les pratiques de cette officine. Depuis quarante ans, ouvertement ou pas, elle finançait des briseurs de grève, des syndicats maison vendus au patronat, des milices violentes, et soudoyait des élus et des responsables publics.

L'ancien président de l'UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac, est le seul à avoir écopé d'une peine de prison ferme d'un an, mais il a fait appel. Celui-ci étant suspensif, il laisse ce monsieur en liberté. Le jugement n'est donc que provisoire.

Par ailleurs, le même personnage a aussi été condamné à 375 000 euros d'amende. Mais là aussi il est tranquille. Car en 2008, lors de l'éclatement de ce scandale, l'UIMM l'a fait démissionner et s'est engagée à prendre à sa charge toutes les conséquences financières de ses condamnations ; et cela en plus du parachute doré dont elle avait équipé ce dirigeant de haut vol.

Durant ces huit années de procès, ce monsieur, pour qui le silence est d'or, a refusé de répondre à toutes les questions des magistrats, se contentant d'affirmer que ses détournements n'avaient servis qu'à « fluidifier les relations sociales ». Et il n'a même pas été condamné pour outrage au tribunal.

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