Librairies Chapitre : 434 licenciemens12/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2376.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Librairies Chapitre : 434 licenciemens

Après un sursis de quelques mois, seules 34 librairies du réseau Chapitre ont trouvé un repreneur. Les 23 librairies restantes ont fermé leurs portes lundi 10 février, entraînant 434 licenciements, dont une centaine au siège du groupe.

En avril 2013, le fonds d'investissement Najafi Compagnies, seul actionnaire du groupe Actissia (qui réunissait le réseau de librairies Chapitre et France Loisirs), avait décidé de se débarrasser de cette activité jugée non rentable et de se recentrer sur le numérique. Il avait commencé par annoncer un plan de restructuration drastique, puis avait opté pour le démantèlement du groupe et la vente de toutes ses librairies séparément.

Au fil des mois, divers projets de reprise ont été validés par le tribunal de commerce de Paris, proposés selon les cas par des librairies concurrentes, des groupes d'édition, des directeurs de librairies, etc. Plusieurs d'entre eux ont eu le soutien financier du gouvernement, bénéficiant d'une partie des fonds prévus pour aider les librairies indépendantes. Mais 23 librairies situées à Clermont-Ferrand, Reims, Belfort, Montbéliard, etc. n'ont trouvé aucun repreneur et ont définitivement fermé leurs portes.

Non content de licencier des centaines d'employés et prenant prétexte du manque de trésorerie, le directeur de Chapitre annonce qu'il n'y aura pas d'indemnités supra-légales. Mais les travailleurs menacés de licenciement ne comptent pas en rester là. À l'appel de la CGT, le principal syndicat du groupe, dix librairies sont occupées par leurs employés pour obtenir des indemnités décentes.

Alors qu'elle jette dehors des centaines de salariés en ne voulant payer que le minimum, la direction de Chapitre a eu le culot de mettre en avant les quelque 750 emplois « sauvés » grâce aux offres des repreneurs. En décembre 2013, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, s'était aussi félicitée des reprises annoncées et avait vanté l'aide financière du gouvernement. Mais tous les emplois auraient dû être préservés, non pas avec l'argent public, mais en prenant sur les profits de l'actionnaire actuel et de l'actionnaire précédent, Bertelsmann, qui ont largement les moyens de payer.

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