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- Lutte ouvrière n°2376
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Dans les entreprises
Thales, Vélizy : Débrayages pour les salaires
Depuis deux ans, les négociations annuelles sur les salaires avaient eu lieu sans qu'il y ait vraiment de réaction. Mais ce coup-ci, l'annonce d'une augmentation de seulement 45 euros (dix euros de moins que l'année passée) a été ressentie comme une provocation. Dans cette entreprise qui produit des appareils électroniques pour les satellites et pour l'armée, les carnets de commande sont toujours pleins et le groupe Thales affiche des bénéfices insolents de plus d'un milliard d'euros, constamment en croissance ces dernières années. L'an dernier, les dividendes versés aux actionnaires ont même augmenté de 8 %.
Le vendredi 7 février, à l'appel de la CGT du site, 130 salariés se sont donc retrouvés en assemblée générale avant le repas, décidant de réclamer 80 euros et d'aller manifester dans les ateliers. L'équipe du soir a suivi. 190 personnes au total ont participé aux arrêts de travail ce premier jour.
À partir du lundi 10 février, les débrayages se sont répétés tous les jours : une demi-heure le matin et une demi-heure l'après-midi, avec une assemblée générale à chaque fois. L'équipe du soir débraye elle aussi pendant une demi-heure. Au total, cela touche entre 150 et 180 personnes. Les manifestations dans les ateliers sont dynamiques. Les slogans sont largement repris comme « 80 euros, production zéro » ou encore « un milliard pour nous », faisant allusion au plan de la direction Ambition 10, plan d'économies d'un milliard d'euros sur dix ans.
Le sentiment général est qu'il faut se mobiliser au moins jusqu'à la dernière réunion de négociation, prévue jeudi 13 février, pour montrer à la direction qu'il n'y a pas le compte. Dans les autres sites de Thales aussi, le mécontentement sur les salaires s'est exprimé. L'usine de Châtellerault dans la Vienne a été bloquée le 6 février et, sur le site de Thonon en Haute-Savoie, un débrayage était prévu mercredi 12 février.