« Gauche » du PS : Les semeurs d'illusion12/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2376.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

« Gauche » du PS : Les semeurs d'illusion

Les courants dits de gauche dans le Parti socialiste protestent contre les prises de position du gouvernement, de plus en plus patronales.

Ainsi, a déclaré Marie-Noëlle Lienemann à propos du pacte de responsabilité annoncé par Hollande : « Plus le temps passe et plus notre électorat et nos militants doutent du pacte, ils voient bien que ce n'est pas un donnant-donnant. » Face à cette politique désastreuse pour le monde du travail, cette « gauche » invite le parti et le gouvernement à entendre ses arguments et à « prendre un autre chemin ».

Ces critiques se sont manifestées entre autres à l'occasion du séminaire tenu le 10 février par le PS, pour discuter du pacte de responsabilité. Dénonçant le manque de véritable débat, qualifiant la réunion de show médiatique, de grand-messe et de mascarade, les représentants de cette gauche du PS attaquaient à la fois les nouveaux cadeaux faits au patronat et les économies imposées en retour aux services publics.

Mais penser que plus de démocratie dans le PS permettrait de pousser le parti plus à gauche est une illusion. Affirmer que le gouvernement pourrait adopter une politique en faveur des classes populaires relève de la même mystification. Cela fait presque un siècle que des tendances de « gauche » prétendent pousser le PS vers une politique plus sociale, moins colonialiste, moins militariste, moins propatronale, plus anticléricale, bref plus à gauche. Et jamais elles n'ont infléchi si peu que ce soit l'action des Léon Blum, des Guy Mollet ou des Mitterrand.

Ces politiciens socialistes, comme ceux de droite, sont des hommes de la bourgeoisie, sélectionnés par elle pour leur fidélité à ses intérêts. François Hollande et son gouvernement en font partie, tout comme le ministre Benoît Hamon, qui représente aujourd'hui cette « gauche » du PS dans le gouvernement et qui lui sert de caution. Cela dans le meilleur des cas.

La plupart du temps, eux aussi, ces politiciens qui choisissent aujourd'hui de se positionner à gauche du PS visent surtout une carrière, et donc une opportunité de se distinguer du lot. Ce qui revient à n'avoir d'autre ambition que d'accéder aux responsabilités, en acceptant le cadre fixé par la bourgeoisie.

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