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- Lutte ouvrière n°2274
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Agrati - Fourmies (Nord) : La grève arrache une augmentation
L'usine Agrati de Fourmies, dans le Nord, emploie un peu plus de 150 ouvriers. Ils produisent des vis pour l'automobile. Ils se sont presque tous mis en grève jeudi 16 février pour réclamer des augmentations de salaires.
Le groupe Agrati France est le produit d'une tractation du début 2010 entre capitalistes. Quatre usines de visserie, dont celle de Fourmies, ont été rachetées par un groupe italien, avec une participation de 48 % de PSA et Renault, aidés par l'État. Les trusts automobiles ont imposé une réorganisation à leur sous-traitant en fermant une usine et en supprimant plusieurs dizaines d'emplois. En septembre dernier, la première conséquence de ces changements a été la rupture d'approvisionnement et l'arrêt de la plupart des usines européennes du groupe PSA pendant plusieurs semaines. Depuis, la direction d'Agrati prétend régulièrement que les choses s'améliorent mais qu'elle a perdu beaucoup d'argent.
Mais les travailleurs eux aussi ont perdu beaucoup d'argent avec la hausse des prix. Les propositions d'augmentation de salaire pour l'année 2012 sont donc apparues comme une véritable provocation. La direction proposait 20 euros au mois de mars, puis 15 euros au 1er octobre.
Mercredi 14 février, le directeur et le DRH ont fait le tour des ateliers pour expliquer qu'il ne fallait pas faire grève puisque même quand nous travaillons, l'usine vend sa production à perte. Les ouvriers lui ont répondu en se mettant en grève le lendemain. Les pertes de l'usine sont le produit des magouilles d'Agrati, PSA et Renault. Les travailleurs n'ont pas à en faire les frais.
La grève a été reconduite dans chaque équipe, et le 20 février le nombre de grévistes a même augmenté. En fait seuls les travailleurs en formation et les chefs continuaient alors à travailler dans un atelier.
Les ouvriers réclamaient une augmentation de 50 euros par mois et une prime de 1 000 euros. Devant la détermination des grévistes, la direction a dû améliorer ses propositions à plusieurs reprises. Finalement, dans l'après-midi du 21 février, la fin de la grève a été décidée avec une augmentation de 45 euros dès le 1er janvier et une prime de 200 euros. Le travail a alors repris avec le sentiment d'avoir fait plier la direction. Son discours ne vaut vraiment plus rien quand les ouvriers sont unis et combatifs, et elle sait alors trouver de l'argent pour les salaires.