Cela fait des années que des dirigeants de droite en parlent (dont Sarkozy déjà dans son programme en 2007), et ce même Sarkozy vient d'en remettre une couche, le 22 février au journal de 20 heures, sur France 2. Il a redit que les titulaires du RSA devraient effectuer sept heures de travail d'intérêt général par semaine, qui seraient rémunérées au niveau du smic. Le tout sous prétexte de leur rendre leur « dignité ».

Selon lui, ce système, qui existe déjà dans onze départements depuis la mi-décembre, devrait être généralisé s'il était élu pour un second mandat. « Le RSA coûte 10 milliards d'euros à la collectivité et aide 1,8 million de familles », a-t-il déclaré.

L'absurdité du projet ressort déjà de cette déclaration : sept heures de travail par semaine, cela représente un cinquième d'une semaine de 35 heures. Et si on étend cette observation au 1,8 million d'assujettis au RSA, faire travailler les chômeurs qui sont au RSA chacun un cinquième de temps plein reviendrait à trouver 360 000 emplois à temps complet. À l'heure où le chômage bat tous les records et où les plans sociaux se multiplient, où diable les autorités pourraient-elles les dénicher ? Si un tel « gisement d'emplois » attendait quelque part, pourquoi l'avoir dissimulé jusqu'à présent ?

La déclaration de Sarkozy n'a qu'une visée électorale. Il s'agit une fois de plus de stigmatiser « l'assistanat », en désignant ainsi l'indemnisation légitime - mais déjà bien insuffisante - des chômeurs. En réalité, ceux qui n'ont plus la moindre dignité en la matière sont les Sarkozy, Wauquiez et compagnie qui n'hésitent pas à s'en prendre aux plus pauvres que la crise a condamnés au RSA, afin de tenter de séduire les électeurs les plus réactionnaires.