Pour maintenir l'emploi, il faut prendre sur les bénéfices02/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2274.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Pour maintenir l'emploi, il faut prendre sur les bénéfices

Pour justifier les arrêts temporaires ou définitifs d'installations en Europe, ArcelorMittal a mis en avant la diminution de la demande d'acier en Europe. Une demande qui, en réalité, selon les chiffres de l'Association mondiale de l'acier, a globalement augmenté de 4,6 % !

Certes, la product on d'acier plat - utilisé dans l'automobile, la construction navale - d'ArcelorMittal a chuté de 2,6 % en Europe l'an dernier, mais c'est plus le résultat des choix du groupe, qui a préféré faire des marges bénéficiaires importantes, quitte à vendre moins.

Mais au final, l'année 2011 aura été une bonne année pour les actionnaires d'ArcelorMittal, qui vient de publier ses résultats.

Au 31 décembre, le groupe avait une trésorerie de 9,5 milliards d'euros, de quoi voir venir, avec un chiffre d'affaires qui progresse de plus de 20 %, un bénéfice brut en hausse de 19%. La production de minerai est en hausse : plus 10 % pour le fer et plus de 20 % pour le charbon. Tout est à l'avenant.

Avec un bénéfice net de 1,7 milliard, ArcelorMittal est certes loin des 7,9 milliards de 2007. Mais en cinq ans le groupe a accumulé 19 milliards d'euros de bénéfices nets.

Les dividendes versés aux actionnaires pour 2011 seront maintenus, mais pas les emplois : 6 000 suppressions sont prévues dans l'année en Europe, dont 1 100 en Roumanie, 1 450 en Pologne, 700 rien qu'au cours de ce premier trimestre en République tchèque. Et l'avenir des installations de Florange en Lorraine s'assombrit, le groupe choisissant de faire tourner à plein régime ses installations les plus profitables et de mettre les autres en sommeil.

Pendant la crise, les bénéfices continuent donc pour ArcelorMittal. Les accidents du travail aussi. Un ouvrier d'une entreprise sous-traitante est mort, un autre a été blessé, mercredi 1er février, sur le site de Florange en Lorraine. Ils gonflaient le pneu d'un engin de chantier lorsque celui-ci a explosé. Une enquête est en cours.

Il n'y a aucune raison d'accepter les nouvelles suppressions d'emplois ou fermetures de sites. Il faut arrêter l'hémorragie d'emplois, en interdisant les licenciements et en prenant sur les richesses accumulées par les patrons pour maintenir emplois et salaires de tous.

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