« Pour s'attaquer aux intérêts capitalistes, il ne faudra compter ni sur Sarkozy, ni sur Hollande »02/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2274.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Nathalie Arthaud, une candidate communiste

« Pour s'attaquer aux intérêts capitalistes, il ne faudra compter ni sur Sarkozy, ni sur Hollande »

« Nous avons tous vu les travailleurs de Continental, de New Fabris, de Molex, de SeaFrance, de Lejaby, se battre bec et ongles pour ne pas perdre leur emploi. Aujourd'hui les travailleurs de Fralib, Merck, Petroplus, et combien d'autres encore, se battent pour ne pas être mis dehors, et ce sont eux les fainéants ?

Parmi les ouvrières de Moulinex de Cormelles-le-Royal licenciées il y a dix ans, la grande majorité doit maintenant survivre avec les minima sociaux. Mais combien d'entre elles ont multiplié les formations, les petits boulots ? Un emploi et un salaire, voilà ce dont elles rêvent, et Sarkozy veut leur faire l'ultime humiliation de leur imposer sept heures de travail d'intérêt général !

Sarkozy veut lier dit-il la formation à l'allocation chômage. Comme si les chômeurs ne voulaient pas se former ! Et comme si, à l'issue de la formation, il y avait forcément un emploi ! Dans cette histoire, il y a surtout l'obligation qui sera faite aux chômeurs d'accepter le premier emploi proposé, c'est-à-dire de contraindre les travailleurs à accepter tous les petits boulots, même ceux qui ne permettent pas de vivre ! (...)

Sarkozy pourra visiter les usines tant qu'il voudra, manger à la cantine avec les ouvriers, se déplacer à pied, il pourra faire tout son cinéma... rien ne le transformera en président du peuple. (...)

Les retraites chapeau, les parachutes dorés et les rémunérations des PDG du CAC 40 sont scandaleuses, mais derrière ces privilèges il y a ceux, plus grands encore, des grands actionnaires. (...)

Alors oui, il faudrait imposer la transparence sur l'argent et les comptes des entreprises, et pas seulement sur les rémunérations des PDG mais aussi sur les profits. Et on verrait qu'il y a de l'argent pour augmenter les salaires de tous et pour embaucher !

Oui les travailleurs ont bien des raisons de rejeter Sarkozy et de vouloir s'en débarrasser, mais ils n'ont aucune raison de faire confiance à François Hollande pour défendre leurs intérêts.

On voit et on entend Hollande tous les jours. Mais Hollande ne s'engage à rien pour les travailleurs.

Il n'a rien à opposer aux fermetures d'usines. Rien à opposer aux licenciements. Rien à dire aux travailleurs menacés d'être mis sur le carreau. Il n'en parle même pas !

Hollande ne s'est pas engagé à faire quoi que ce soit contre la dégringolade du niveau de vie des couches populaires.

Que ce soit sur les retraites, sur la promesse des contrats de génération ou sur la création des emplois dans l'éducation, Hollande s'en tient au strict minimum, tout en expliquant que ces maigres mesures sont, en plus, conditionnées à la croissance... (...)

Mieux que ça, la semaine dernière on l'a vu essayer de donner des gages aux financiers de la City en expliquant qu'ils n'avaient rien à craindre, car en France il n'y avait plus de communistes ! Que cela plaise ou pas à ses partenaires du PC, qui ne demandent qu'à gouverner avec lui s'il est élu ! (...)

Et il y a deux jours, la direction du Parti socialiste a refusé de s'opposer au mécanisme européen de stabilité concocté par les principaux dirigeants européens, dont Merkel et Sarkozy, sur la demande des banquiers. (...)

La direction du Parti socialiste aurait pu s'y opposer en demandant aux députés socialistes de voter contre le mécanisme européen de stabilité à l'Assemblée nationale. Eh bien non, la ligne majoritaire a été de s'abstenir... façon de montrer que le Parti socialiste ne veut pas s'opposer aux intérêts de la finance. (...)

Si futur gouvernement socialiste il y a, il fera ce que la finance imposera. Et nul doute que si la crise s'aggrave, que le gouvernement soit de droite ou de gauche, il imposera aux travailleurs les mêmes sacrifices imposés aux travailleurs grecs aujourd'hui, les amputations de salaires et de retraites, la démolition des services publics et le chômage forcé.

Il ne faut compter sur aucun de ces gens-là pour combattre la spéculation. Car il faut pour cela s'attaquer au coeur même du fonctionnement du capitalisme, il faut s'attaquer à ce que les défenseurs de ce système considèrent sacré : la recherche du profit, l'accumulation privée des capitaux.

Partir en guerre contre les spéculateurs, c'est avoir l'objectif d'exproprier les banquiers sans indemnités ni rachat, fusionner les banques en un seul établissement de crédit et le faire fonctionner au service de la population et sous son contrôle. (...) »

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