500 euros de plus pour les enseignants ? Derrière la démagogie, les suppressions de postes02/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2274.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

500 euros de plus pour les enseignants ? Derrière la démagogie, les suppressions de postes

Au cours du meeting qu'il a tenu le 28 février à Montpellier, Sarkozy a déclaré vouloir augmenter le salaire des enseignants de 500 euros par mois. C'est tellement gros que cela ressemble à une arnaque comme celles qu'on reçoit sur son téléphone : « Vous venez de gagner 5 000 euros ! Pour les recevoir, envoyez vite les coordonnées de votre carte bancaire » !

Effectivement, il y a arnaque, car pour toucher cette augmentation de salaire, les enseignants devraient assurer vingt-six heures de présence dans leur établissement au lieu de dix-huit heures de cours. La France est le seul pays où les professeurs travaillent aussi peu, dit Sarkozy pour justifier sa proposition, passant sous silence les heures consacrées à la préparation des cours, à la correction des copies et aux tâches administratives.

Derrière la promesse mirifique d'une augmentation de 500 euros se cache en fait la volonté de poursuivre la politique de suppression de postes, en demandant aux professeurs de faire 44 % de service en plus, tout en ne les augmentant que de 33 %. Il s'agirait, non de cours, mais de présence dans l'établissement pour aider les élèves, assure Sarkozy. Mais, depuis cinq ans, son gouvernement a fait des coupes claires parmi le personnel qui justement encadrait et aidait les élèves - surveillants, conseillers d'orientation-psychologues, infirmières, administratifs - et a supprimé les Rased, ces réseaux d'aide aux élèves en difficulté. Sarkozy demande donc aux professeurs de porter toutes ces casquettes en même temps, en plus d'assurer leurs heures de cours, ce qui est le métier pour lequel ils ont été formés.

Si Sarkozy espère gagner des voix dans le milieu enseignant par cette annonce en trompe-l'oeil, il a tout faux, comme diraient les élèves.

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