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- Lutte ouvrière n°2274
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Dans les entreprises
Honeywell - Condé-sur-Noireau (Calvados) : Ça a chauffé
Mercredi 22 février, la situation s'est accélérée à l'usine d'Honeywell à Condé-sur-Noireau. La direction du groupe Honeywell a annoncé fin 2011 sa décision de fermer l'usine en 2013, avec les 325 emplois qu'elle compte, un rude coup pour les salariés, et bien au-delà, dans une ville de moins de 5 000 habitants.
Pour l'instant la direction fait traîner, dans toutes les réunions possibles, et s'engage au minimum. Elle ne dit rien pour les travailleurs exposés à l'amiante : le site d'Honeywell a continué d'empoisonner les travailleurs jusqu'à l'arrêt officiel de l'amiante (1997), et des générations de travailleurs et d'habitants de la ville ont payé pour ce fléau.
La direction devait donc détailler son plan mercredi 22 dans une réunion prévue à l'usine. Elle a annoncé... 1 150 euros par année d'ancienneté comme prime de licenciement. Autant dire une misère, alors que le groupe Honeywell est riche (plus de trois milliards de bénéfices nets en 2011 !).
Le personnel, outré, a investi la réunion pour réclamer des réponses de la part des dirigeants. Ceux-ci ont baissé la tête sans rien dire, pendant des heures, jusqu'à ce qu'ils décident de partir et de disparaître. Le lendemain, la direction était aux abonnés absents et le personnel, sans cadres et sans ordres de production, restait réuni devant l'entreprise. Un gros feu de pneus et de palettes y était entretenu, et la colère était grande. Le face à face, ou plutôt le face à rien puisque la direction continuait à se terrer, a continué vendredi 24.
Le patron a finalement proposé une nouvelle réunion le 27 février, qui s'est tenue dans un golf voisin, avec un service d'ordre impressionnant. La direction y a lâché une augmentation de ses promesses : 1 500 euros par année d'ancienneté, en plus d'une prime de 13 000 euros, avec un minimum pour le total de 30 000 euros par personne. Largement plus que ce qu'elle évoquait jusqu'alors ! Autant dire que le coup de colère des 22 et 23 février a marqué et a montré que les ouvriers n'entendent pas se laisser faire.
Honeywell a les moyens de payer, alors il n'est pas question de laisser ce groupe s'en sortir comme ça !