Dans les usines Renault : La morgue du patron ne passe pas02/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2274.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dans les usines Renault : La morgue du patron ne passe pas

Jeudi 23 février, à la veille des négociations annuelles entre patrons et directions syndicales, des débrayages étaient organisés avec un succès certain dans les usines et bureaux d'études du groupe Renault.

Le lendemain, la direction annonçait que la prime d'intéressement aux résultats financiers serait inférieure à celle versée en 2011. Le sentiment que le patron se moque littéralement des travailleurs a provoqué un peu partout des débrayages, souvent plus importants que la veille. À Flins, 350 travailleurs sur les deux équipes ont arrêté le travail, au Montage et dans d'autres secteurs. À Cléon, à Villeroy, à Sens, à Cergy et au Mans, des centaines de travailleurs ont, pour les mêmes raisons, débrayées le 24 février.

Et il y a de quoi : outre la prime d'intéressement en berne, alors qu'elle représentait il y a encore quelques années près de deux mois de salaire d'un ouvrier, le résultat de l'augmentation générale de salaire « négociée » n'est pas brillant. La direction de Renault a beau annoncer 3 %, c'est un tour de passe-passe qui reste en travers de la gorge. Pour les ouvriers l'augmentation se résume à 1,3 % en mars et 1 % en octobre et pour les employés et techniciens, agents de maîtrise, c'est 1,3 % en mars et 0,7 % en octobre. Quant à l'augmentation individuelle de 0,8 %, elle est versée à la tête du client et ne peut donc être prise en compte dans le calcul.

Lundi 27 et mardi 28, des débrayages ont repris, plus ou moins nombreux, dans les usines de Flins, du Mans, de Cléon. Au Technocentre de Guyancourt, mercredi 29 550 personnes ont participé à un débrayage d'une heure.

Puisque les actionnaires touchent le jackpot - le dividende versé par action augmente de 286 % en 2012 - tous savent que les coffres sont pleins et ce, grâce au travail des dizaines de milliers de salariés Renault, intérimaires et prestataires. Alors, les salaires doivent être sérieusement revalorisés.

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