Shell et Petroplus : Une aumône le temps d'une élection02/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2274.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Shell et Petroplus : Une aumône le temps d'une élection

Au moment où Sarkozy annonçait que la compagnie pétrolière Shell consentait à prolonger de six mois l'activité de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, on apprenait que Shell a réalisé 31 milliards de dollars (24 milliards d'euros) de profits en 2011. Un chiffre en hausse de 54 % sur celui de 2010, lui-même en hausse de 61 % sur 2009.

Shell est l'ancien propriétaire de cette raffinerie, revendue au groupe suisse Petroplus qui est en train de fermer les cinq sites qu'il possède en Europe, après en avoir sans doute siphonné les comptes. Petroplus est une filiale de Carlyle, un fonds d'investissement américain tout ce qu'il y a de prospère, auquel apparemment les groupes pétroliers sous-traitent fermetures de sites et licenciements. C'est ainsi que la raffinerie de Petit-Couronne, filiale d'un fonds richissime qui l'a rachetée à un groupe richissime, se retrouve en faillite et menacée de fermeture.

Sarkozy se vante aujourd'hui que, sur ses instances, Shell va mettre dans la raffinerie 20 millions qui, joints à 20 millions de l'État et à 10 millions qui sont encore à trouver, permettront de la relancer pour six mois et de sauver temporairement l'emploi des 550 salariés. Shell fournira le pétrole à raffiner, Petroplus commercialisera la production, le temps de laisser passer la période électorale en France. Mais une fois cette parenthèse refermée, les choses reprendront leur cours.

Il y a donc toute probabilité pour que les travailleurs de Petroplus se trouvent alors de nouveau face à la menace de faillite. Pour faire plaisir à un président en mal de réélection, Shell veut bien mettre 20 millions, moins d'un millième de ses profits de l'année, dans une raffinerie destinée à fermer, mais il ne faut pas trop lui en demander. Après les bonnes oeuvres, il faut revenir aux affaires sérieuses et à la multiplication des milliards.

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