Cité La Busserine - Marseille : Colère face à un habitat qui se dégrade02/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2274.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cité La Busserine - Marseille : Colère face à un habitat qui se dégrade

Les habitants de La Busserine, un grand ensemble dans les quartiers Nord de Marseille, sont en colère. Depuis plusieurs années tout se dégrade, et ils ont beau protester auprès de la Logirem, la société gérante, rien n'y fait.

Dans telle tour, l'ascenseur ne montera qu'au 12e étage ; pas question de s'arrêter avant ! Les façades, les cages d'escaliers, les parties communes, les installations électriques, ne sont pas entretenues et inéluctablement, avec le temps, se dégradent. Lorsque des habitants en ont assez de cette situation et s'en vont, la Logirem condamne alors l'appartement vide en murant l'entrée, mais laisse les fenêtres ouvertes, ce qui provoque des courants d'air dans tout le reste de l'immeuble. Alors de plus en plus d'habitants craquent et s'en vont.

Devant ces méthodes, les locataires se demandent si tout cela n'est pas prémédité. Une opération de rénovation du quartier dans le cadre de l'Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine) permettra à la Logirem de toucher des subventions, de réhabiliter et de loger de nouveaux habitants avec un loyer... « amélioré ».

La Logirem propose de reloger les habitants, certes. Mais dans quelles conditions, dans quel quartier et surtout avec quel loyer ? Elle annonce ainsi un relogement « à l'identique ». Un locataire en appartement de type 4 sera bien relogé dans un autre type 4 ; mais en général il sera plus grand et donc au loyer plus élevé. Bien des locataires n'en ont pas les moyens ; eux veulent être relogés avec un loyer, lui aussi, « à l'identique ». De plus, des locataires ont constaté que certains bâtiments proposés pour le relogement sont aussi dégradés que ceux qu'ils quittent.

Aidés par des associations de défense des locataires, les habitants sont en colère, protestent et s'organisent pour refuser les diktats de la Logirem.

À la dernière réunion organisée par les associations, des élus locaux et des élus de gauche de la mairie d'arrondissement, vertement interpellés, ont décidé de créer... une commission. Voilà qui ne réparera pas les ascenseurs, et une dame en colère a déclaré que des bla-bla, elle en avait assez ; elle a rappelé que cette situation dure depuis quatre ans et que, à l'époque déjà, les élus s'étaient déclaré scandalisés... mais les habitants n'ont pas vu les résultats de leur indignation.

La seule garantie pour les locataires c'est justement ce qu'ils sont en train de faire : s'organiser, refuser collectivement de partir dans n'importe quelles conditions, s'adresser à l'opinion publique et prendre contact avec d'autres cités de Marseille qui subissent exactement les mêmes avanies de la part de ces bailleurs qui se prétendent « sociaux ».

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