COFPA - Albany - Saint-Junien (Haute-Vienne) : Non à la fermeture de l'entreprise !02/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2274.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

COFPA - Albany - Saint-Junien (Haute-Vienne) : Non à la fermeture de l'entreprise !

Jeudi 23 février lors d'un CCE, après avoir refusé pendant longtemps de répondre aux questions des militants syndicaux, alors que des rumeurs couraient, la direction d'Albany International a finalement confirmé la fermeture de l'usine de tissu technique de support de toiles non tissées de Saint-Junien, et le licenciement de 133 salariés. Dans le même temps, les machines étaient mises à l'arrêt tandis que la direction locale était injoignable.

Les salariés d'Albany subissent le bon vouloir d'actionnaires qui en veulent toujours plus depuis le rachat des usines Cofpa par le groupe Albany International, parmi les quatre principaux fournisseurs de l'industrie papetière dans le monde, leader mondial du feutre, qui emploie quelque 6 200 personnes et qui a fait 1,8 milliard de bénéfices en 2011.

Depuis des années, ce groupe ne cesse de racheter des concurrents, de restructurer, de fermer des usines dans une stratégie globale de concentration de ses activités pour s'assurer une rentabilité maximum. En 2001, il a fermé le site de Gond-Pontouvre, près d'Angoulême, mettant à la porte 150 salariés. En 2004, profitant de la « générosité » des pouvoirs publics (terrain gratuit, rachat de bâtiments anciens, aménagement de l'accès à la nouvelle usine pour 1,5 million d'euros), une partie de la production de Sélestat (Bas-Rhin) a été délocalisée à Saint-Junien avec pour conséquence la suppression de 75 emplois. En 2009, c'était au tour de l'usine de Ribérac, en Dordogne. Elle n'était soi-disant plus adaptée au marché, malgré sa compétence reconnue depuis longtemps. L'annonce brutale de sa fermeture a entraîné 88 licenciements.

Aujourd'hui, c'est le tour de l'usine ultra-moderne de Saint-Junien, qui n'a que huit ans, ce qui fait dire à certains travailleurs que les patrons ont dû en gagner de l'argent sur leur dos pour avoir déjà amorti leurs investissements ! En effet, le site de Saint-Junien est le plus rentable du groupe en France (17 %) avec un bénéfice de 4 600 000 euros !

Les travailleuses et les travailleurs d'Albany ont décidé de se battre pour empêcher la fermeture de l'entreprise : ils sont allés à la rencontre de la population sur les marchés et devant les grandes surfaces de Saint-Junien avec une pétition de soutien, et ont occupé l'usine pendant le week-end. Bien sûr, l'annonce de cette fermeture a semé la colère et l'inquiétude dans toute la population de Saint-Junien et des alentours.

Une rencontre avec la direction locale, sortie finalement de son trou, a eu lieu lundi 27 février après-midi à la sous-préfecture sans que les représentants du patron lâchent un mot, sauf pour demander aux militants syndicaux d'assurer leur sécurité s'ils viennent à l'usine, ce que bien sûr ceux-ci ont refusé !

Aujourd'hui, il est vital pour l'ensemble des travailleurs de sauver leurs emplois et leurs salaires. L'affaire Albany montre que ce ne serait pas un problème, à condition de prendre sur les profits accumulés par de tels groupes capitalistes.

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