Transports en commun en Île-de-France : Ça roule de plus en plus mal !01/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2209.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Leur société

Transports en commun en Île-de-France : Ça roule de plus en plus mal !

La Cour des comptes a publié le 17 novembre un long rapport sur la situation des transports en commun en Île-de-France, dans lequel elle enregistre jusque dans les détails ce que chacun, travailleur, chômeur ou retraité, peut déplorer tous les jours : les conditions de transport se dégradent, et c'est peu de chose que de le dire !

Pour Paris et sa région, 1 700 kilomètres de lignes sont empruntées quotidiennement par 7,5 millions d'usagers. Certaines lignes du métro, du RER ou de trains de banlieue sont saturées. Les voyageurs sont empilés, comprimés matin et soir, sur les quais comme dans les rames.

La ligne 13 de métro par exemple, qui dessert au nord les villes de Saint-Denis et de Gennevilliers et au sud celles de Châtillon et Montrouge, est archi-comble. Sur la ligne A du RER, qui suit un trajet est-ouest, il en est de même.

Le STIF (Syndicat des transports d'Île-de-France), qui chapeaute les transports en commun et décide des investissements, des rénovations, des prolongements de lignes, agit au compte-gouttes. On attend entre autres depuis un demi-siècle le prolongement de la ligne 11, du centre de Paris vers le nord-est, en direction des communes populaires de Romainville ou de Rosny, par exemple.

Mais il n'y a pas que cela. Les pannes sont quotidiennes, à cause de la vétusté du matériel et du manque d'entretien, imputable aux suppressions de postes, au non-remplacement des départs en retraite. Cela se paie chèrement en avaries sur les rames, en attentes, en retards stressants, et donc en fatigue avant même d'avoir commencé à travailler.

Pour payer des loyers moins élevés, les patrons déplacent leurs sièges sociaux, immeubles de bureaux et mêmes usines d'un bout à l'autre de la région parisienne. Ils réorganisent le travail en fonction de leurs seuls intérêts, sans tenir compte des lieux d'habitation des salariés. Et quand un salarié doit suivre son entreprise à l'opposé de la région parisienne, il allonge son temps de transport d'une demi-heure, d'une heure, ou plus.

Alors, oui, le problème des trajets domicile-travail se pose de façon aiguë dans la région parisienne (comme partout d'ailleurs). Le remède préconisé par la Cour des comptes, l'État ou la Région consiste en l'augmentation du prix du transport, avec pour grand bénéficiaire le patronat. Pourtant, le réseau de transports en commun permet aux patrons de disposer de la main-d'oeuvre dont ils ont besoin. C'est à eux de prendre en charge l'intégralité du financement de ce réseau !

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