Retraites complémentaires : L'appétit du patronat, mais aussi ses craintes01/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2209.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Leur société

Retraites complémentaires : L'appétit du patronat, mais aussi ses craintes

Une rencontre avec les confédérations syndicales a eu lieu le 25 novembre au siège du syndicat patronal, le Medef, au sujet de l'avenir des régimes de retraites complémentaires du secteur privé, l'Agirc (pour les cadres) et l'Arrco (pour les non-cadres). En effet la convention régissant le montant des pensions des salariés partant à la retraite entre 60 et 65 ans vient à échéance. Mais finalement le patronat a accepté de laisser la « discussion » avec les syndicats se prolonger jusqu'à l'été avant de conclure. Juste au sortir du mouvement sur les retraites, le patronat a sans doute trouvé plus prudent de remettre à plus tard ses projets... qui n'en demeurent pas moins.

L'Agirc-Arrco est prétendument géré entre « partenaires sociaux », c'est-à-dire entre patronat et syndicats. En réalité, c'est le Medef qui fait la loi. Il ne fait pas mystère de préparer une nouvelle baisse des pensions de retraites complémentaires. Or celles-ci représentent d'un tiers à la moitié du montant des pensions des retraités du secteur privé.

Ces derniers mois, quand le gouvernement menait la charge contre les retraites, le patronat se contentait de l'appuyer, sans prendre la tête de cette campagne qui ne concernait que la retraite de base. Il se réservait pour plus tard, en particulier pour une remise en cause de l'AGFF (Association pour la gestion du fonds de financement de l'Agirc et de l'Arrco), un fonds géré en commun avec les syndicats pour financer la retraite complémentaire de 60 à 65 ans.

Ce fonds remonte à avril 1983, date du passage de l'âge légal de la retraite de 65 à 60 ans. Fin 2000 déjà, le Medef avait appelé les patrons à cesser de participer à ce dispositif, ce qui aurait provoqué une baisse d'environ 20 % du montant total des retraites complémentaires pour tous les salariés qui partaient à la retraite à 60 ans. Le patronat faisait ainsi pression sur les syndicats « partenaires », afin qu'ils acceptent une baisse des pensions de retraite. Il avait fallu que des centaines de milliers de travailleurs descendent dans la rue, en janvier 2001, pour que le patronat accepte de continuer à alimenter ce fonds.

Depuis le milieu des années 1990 et avec le développement de la crise, le montant des retraites complémentaires n'a pas cessé de baisser, cette baisse se conjuguant avec celle de la retraite de base. Le Medef voudrait maintenant pousser son avantage à l'occasion de la fin de la convention AGFF. L'échéance normale était au 31 décembre 2010, et c'est cette échéance que le Medef vient d'accepter de reporter de six mois. Les menaces n'en sont pas moins toujours présentes car, pour les retraites complémentaires comme pour les autres, l'objectif du patronat est avant tout de réduire ce qu'il doit payer.

Il faudra mettre le holà à cette nouvelle attaque contre les ressources des futurs retraités, et pour cela il faudra que les travailleurs fassent entendre leur refus haut et fort, au moins comme en 2001!

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