Restaurants du coeur : Vingt-cinq ans de misère et ça continue01/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2209.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Leur société

Restaurants du coeur : Vingt-cinq ans de misère et ça continue

Pour la vingt-sixième année consécutive la campagne des Restos du coeur démarre et elle doit durer jusqu'au 31 mars 2011. Quand en 1985 Coluche avait lancé cette initiative pour venir en aide aux plus démunis, elle ne devait durer que le temps d'un hiver. Aujourd'hui elle est devenue indispensable pour des centaines de milliers de personnes qui, sans les distributions de nourriture gratuite des Restos du coeur, ne mangeraient pas à leur faim.

Ainsi, en 2009, les Restos du coeur ont accueilli 830 000 personnes, dont 30 000 bébés de moins d'un an. Dans les 2 056 Restos du coeur, 58 000 bénévoles - il y en avait 4 500 lors de la première campagne en 1985 - ont servi 103 millions de repas. Les Restos du coeur n'existent que grâce à ces femmes et à ces hommes qui ne comptent pas leur temps et leur dévouement pour les faire fonctionner.

Ces chiffres, déjà en hausse de 20 % en deux ans, vont encore augmenter cette année car la misère et la précarité ne font que se développer. D'année en année, elles touchent des couches de plus en plus larges de la population : « Nous avons des retraités qui ne s'en sortent pas avec leurs petites retraites, des jeunes en galère qui ne parviennent pas à se nourrir correctement, des mères avec de jeunes enfants, des familles entières », signale aussi un responsable, sans oublier les sans-abri - 13 000 en 2009 - qui sont venus manger chaud toutes les semaines aux Restos du coeur.

Mais si les besoins des Restos du coeur et de toutes les autres associations humanitaires explosent, les aides versées par l'Union européenne et l'État français, qui représentent près de 30 % de leur budget, ne suivent pas. Les aides européennes vont diminuer en 2011 et l'aide complémentaire de l'État (PNAA) ne sera peut-être pas maintenue, sous prétexte d'une réforme en 2013 de la politique agricole commune (PAC).

Dans un des pays les plus riches du monde, c'est donc la charité publique qui, cet hiver encore, sera censée pallier les insuffisances d'un État bien plus préoccupé par le sort des banquiers et des industriels que par celui des laissés-pour-compte de cette société.

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