Grande-Bretagne : Le mouvement étudiant se développe01/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2209.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Dans le monde

Grande-Bretagne : Le mouvement étudiant se développe

Depuis la manifestation du 10 novembre à Londres, contre la hausse des frais de scolarité, le mouvement étudiant s'est développé.

Le 24, une première journée nationale d'action a eu lieu à l'appel de divers groupes étudiants (le syndicat étudiant ayant pris ses distances suite à l'invasion du siège du parti conservateur le 10). Des manifestations se sont déroulées dans une douzaine de villes au cri de « Fight Back ! » (« Ripostez ! »). Mais surtout on a vu surgir dans leurs rangs un grand nombre de lycéens et de très jeunes étudiants de l'enseignement supérieur court, avec leurs propres revendications - contre l'annonce de l'abolition de l'allocation de maintien dans l'éducation. En effet, celle-ci, dont le montant peut atteindre 150 euros/mois suivant les ressources familiales, est versée aux étudiants et lycéens de 16 à 18 ans et constitue un apport significatif pour les familles modestes.

Sans doute vexé par l'invasion du siège de son propre parti, Cameron avait préparé ses troupes pour le 24, en réactivant l'ACPO, l'association des hauts gradés de la police, jadis utilisée par Thatcher, en l'absence d'une police nationale officielle, pour coordonner la répression de la grève des mineurs. À Londres, la présence policière fut massive et brutale. Près de la moitié de la dizaine de milliers de participants furent pris dans les nasses formées par des rangs épais de policiers suréquipés. Certains restèrent ainsi pris au piège jusqu'à sept heures d'affilée, avant d'être relâchés par petits groupes. Plus tard, la police à cheval chargea les groupes qui ne se dispersaient pas assez vite.

Dès le 24, une nouvelle journée d'action était appelée pour le 30 novembre et les occupations d'amphithéâtres universitaires se multipliaient pour la préparer. Il ne s'agissait que de petites minorités actives, mais qui eurent vite fait d'aller vers l'extérieur. Le 29, par exemple, étudiants et lycéens se joignaient à plusieurs centaines de travailleurs pour envahir le conseil municipal de Lewisham, au sud de Londres, qui s'apprêtait à voter des réductions budgétaires.

Lors de la journée du 30, les manifestants ont changé de tactique. Dans les grandes villes, d'innombrables petites manifestations ont joué à cache-cache avec la police, ce qui n'a pas empêché 153 arrestations à Londres. Pendant ce temps, d'autres groupes de manifestants ont envahi des mairies, comme à Birmingham et Oxford, des banques comme à Cardiff ou encore les locaux du parti conservateur comme à Aberdeen. Bien que le nombre de manifestants ait baissé ce jour-là, du fait de la neige et du froid glacial, le mouvement a pris une nouvelle ampleur, tant par le nombre de villes affectées que par le nombre d'occupations qui touche maintenant quarante universités.

De nouvelles journées de mobilisation sont prévues pour le 9 et le 11 décembre, dates auxquelles la loi sur les frais de scolarité doit passer au Parlement. Viendra alors la coupure des vacances scolaires. Mais d'ici là, bien des choses peuvent encore se passer.

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