Suisse : Une « initiative » xénophobe01/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2209.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Dans le monde

Suisse : Une « initiative » xénophobe

Un an après la votation contre la construction de nouveaux minarets sur le territoire helvétique, le parti d'extrême droite suisse UDC vient de faire parler de lui - c'était le but - grâce à son initiative proposant le renvoi automatique des « étrangers criminels », qui a été adoptée à une courte majorité de 52,9 % des votants.

Seule un peu plus de la moitié des électeurs a jugé bon de s'exprimer, et c'est donc 1,4 million d'entre eux qui ont approuvé le retrait automatique du droit de séjour à tout étranger condamné pour meurtre, viol, brigandage... ou perception abusive de prestations sociales. Si un texte de loi sortait de cette initiative, ce qui pose tout de même un problème aux autorités suisses, le pays ayant signé avec l'Union européenne un accord sur la libre circulation des personnes, une femme de ménage étrangère qui ferait des heures « au noir » pourrait être automatiquement boutée hors de Suisse.

Les thèmes de propagande du parti populiste UDC n'ont guère varié : après la carte de Suisse hérissée de minarets en forme d'ogives nucléaires, les électeurs suisses ont eu droit aux moutons blancs chassant le mouton noir et, dernièrement, au brun moustachu musclé, étiqueté « violeur » qui pourrait devenir suisse après naturalisation... C'est à travers ce genre d'images xénophobes et simplistes que l'UDC occupe le terrain entre deux élections dans le petit pays de 7,3 millions d'habitants dont 22 % d'étrangers.

Il y a un an, ce n'est pas seulement sur les minarets que fantasmaient les propagandistes démagogues à la Blocher : c'étaient aussi sur les travailleurs frontaliers venus de France. Dans une publicité contre la construction du CEVA, un transport ferroviaire rapide reliant les deux villes, l'UDC appelait à « ne pas offrir un accès à Genève aux racailles d'Annemasse ».

Quant aux députés UMP membres du groupe « droite populaire » qui ont applaudi des deux mains au résultat de la votation, ils ne font pas preuve d'originalité. Leur mentor Sarkozy, après avoir impulsé une campagne anti-Roms, n'a-t-il pas lui aussi il y a quelques semaines, parlé de déchoir de leur nationalité certains condamnés naturalisés depuis moins de dix ans ?

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