Vénissieux (Rhône) : Expulsion empêchée d'un lycéen étranger01/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2209.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Leur société

Vénissieux (Rhône) : Expulsion empêchée d'un lycéen étranger

Mardi 15 novembre, un lycéen en bac pro au lycée professionnel Marc-Seguin de Vénissieux a été arrêté par la police dans Lyon. Sans papiers, il a été emprisonné au centre de rétention de Saint-Exupéry.

Sous le coup d'une obligation de quitter le territoire, Moetez risquait l'expulsion du jour au lendemain. Il n'a commis aucun délit : il a simplement 18 ans, alors qu'il est arrivé en France à l'âge de 15 ans pour rejoindre son père, travailleur tunisien y résidant depuis des années. Son cas n'est pas isolé, il existe de nombreux jeunes étrangers vivant avec un de leurs parents en France et faisant leur scolarité, mais qui dès leur majorité, tombent sous le coup de l'arbitraire de l'État qui peut les renvoyer aussitôt.

Dès que la nouvelle a été connue au lycée, elle a scandalisé de nombreux enseignants et élèves qui se sont mobilisés pour le faire savoir, lui rendre visite tous les jours au centre et organiser pétition, distribution de tracts, manifestations, et contacter la presse.

Mardi 23 novembre, une centaine de personnes se sont retrouvées devant le lycée, rejointes par d'autres enseignants, des élus municipaux de la commune et le père de Moetez. Il était important pour tout le monde de montrer au père et au fils qu'ils ne sont pas seuls. Le lendemain et le surlendemain, des dizaines de manifestants, soutenus par RESF, se sont rassemblés sous les fenêtres du préfet de Lyon, pour dénoncer cette arrestation et exiger la libération de Moetez. Par ailleurs, des députés et sénateurs PC et PS ont adressé à la préfecture des courriers de soutien au jeune lycéen.

Finalement, le vendredi 26 novembre, le préfet a libéré Moetez, à la grande de joie de tous ceux qui s'étaient mobilisés, et a accordé une autorisation provisoire de séjour. Moetez n'est donc plus expulsable, même si sa situation reste précaire, et nécessiterait une carte de séjour définitive. Le sentiment général est que la mobilisation a payé et qu'il faut rester vigilants. C'est bien parce que l'entourage du jeune a fait du bruit que la préfecture a reculé.

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