La baisse du chômage, pas même un conte de Noël...01/12/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/12/une-2209.gif.445x577_q85_box-0%2C8%2C173%2C232_crop_detail.png

Leur société

La baisse du chômage, pas même un conte de Noël...

Une « très forte réduction du nombre de demandeurs d'emplois » qui serait « très encourageante pour l'évolution du marché du travail », c'est ce qu'a annoncé Xavier Bertrand, le ministre du Travail récemment nommé, qui récupère un poste où il avait déjà sévi avant janvier 2009, avant d'occuper celui de secrétaire général de l'UMP.

Quatre-vingt-dix mille chômeurs de plus en un an en Basse-Normandie, 1 400 de plus en Corse, ces exemples viennent contredire le chiffre de la baisse du chômage en octobre annoncé, sans fanfare il est vrai, par le gouvernement. Les 22 900 inscrits de moins en octobre sur les listes de Pôle emploi sont en fait à rapporter aux 36 400 nouveaux radiés ce même mois, qu'ils l'aient été pour « défaut d'actualisation » de leur dossier ou non-réponse à un appel téléphonique...

Les sorties de Pôle emploi sont loin d'être des reprises d'emploi : près de la moitié sont en fait des radiations, résultant bien souvent de l'impossibilité de se connecter au site en fin de mois. Et on ne compte plus les chômeurs en fin de droits, découragés et non indemnisés, qui cessent de pointer.

Les offres d'emploi, en revanche, auraient augmenté en octobre. Mais la croissance de 6 % concerne les offres de travail temporaire (de un à six mois), et les offres d'emploi occasionnel (moins d'un mois) augmentent de 43 %. Comme perspective d'emploi, on fait mieux.

Une chose est certaine, dont le ministre se garde bien de parler au moment où son patron, Sarkozy, se montre satisfait du recul de l'âge de la retraite : le chômage des plus de 50 ans a augmenté de 16 % en un an ! Les licenciements économiques, eux aussi, alimentent de plus en plus le chômage.

Près de cinq millions de personnes sans emploi restent recensées, si on inclut les départements d'outre-mer, et de nombreuses autres, non inscrites, sont à ajouter à cette statistique. Le ministre du Travail, lui, affiche sa satisfaction : bien qu'on lui ait fixé une « obligation de résultats » consistant à « faire baisser le chômage le plus possible », il est assuré de conserver son job... ou un poste similaire. Mais les chômeurs et leurs familles peuvent dormir tranquilles : tout s'arrangera avec la fin de la crise en 2011, et pour tous ceux qui croient au Père Noël.

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