Les manifestations étudiantes se sont généralisées en Italie, au moment du vote par l'Assemblée du projet de loi de la ministre Gelmini sur l'Université. Occupations d'université et de monuments historiques, blocages d'établissements accompagnés de heurts avec la police se sont multipliés du nord au sud.

La ministre voudrait à tout prix faire passer son projet, qui doit encore passer au vote du Sénat, avant le vote de confiance prévu le 14 décembre et qui pourrait entraîner la démission du gouvernement Berlusconi. Elle voit dans son projet rien moins qu'« un changement d'époque culturelle », « balayant la culture égalitaire de 1968 ». Il prévoit un statut précaire pour les enseignants-chercheurs, l'institution de salaires au mérite, l'entrée dans les conseils d'administration des universités de représentants extérieurs « compétents en matière de gestion », qui pourraient les soumettre un peu plus aux intérêts privés.

Mais surtout, le projet s'inscrit dans une politique de coupes budgétaires, de privatisation et de sélection croissante en cours depuis plusieurs années dans l'ensemble de l'éducation, avec la suppression de 130 000 postes programmée entre 2009 et 2013, ce qui signifie en particulier jeter sur le carreau des dizaines de milliers d'enseignants embauchés sous statut précaire.

Non seulement les manifestations étudiantes devraient donc continuer, mais elles pourraient toucher l'ensemble du système éducatif, contre une politique consistant à réduire massivement les crédits destinés à l'enseignement, à la recherche et à la culture.