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Leur société
Grands projets : Toujours plus loin, toujours plus long... toujours plus cher
Le 1er octobre, une série de débats publics a démarré, concernant les deux grands projets de transports de la région parisienne.
D'un côté le projet gouvernemental, le Métro-Grand Paris, comprend la construction d'une double boucle de 155 km de voies ferrées, reliant neuf pôles stratégiques pour les entreprises (Roissy, Le Bourget, Marne-la-Vallée, Villejuif, Orly, Massy, Saclay, La Défense, Saint-Denis-Pleyel). De l'autre, le projet présenté par la région Ile-de-France, appelé Arc Express, comprend une rocade de 60 km entourant Paris, avec une cinquantaine de gares situées en proche banlieue.
Ce débat public a été lancé à grand renfort de publicité. Le ministre de l'Aménagement du territoire, Michel Mercier, chargé du dossier depuis la disparition du secrétaire d'État Christian Blanc pour cause de consommation immodérée de cigares, prétend même que ce débat public est « le plus important qui ait jamais eu lieu ». 75 réunions prévues, des millions d'invitations envoyées, du grand spectacle, tout est fait pour faire croire que les Franciliens vont décider quel sera l'avenir en matière de transports.
Mais les décisions de ce genre se prennent toujours à l'abri des regards de la population, exclusivement dans les plus hautes sphères, et les raisons de leurs choix ne sont guère dictées par l'intérêt du plus grand nombre. Il est vrai que, jusqu'à présent, c'était un peu la guerre entre les deux projets : le SuperMétro-Grand Paris, initié par des proches du gouvernement, contre celui de la rocade présenté par Jean-Paul Huchon, le président socialiste de la région Île-de-France. Mais si les hautes sphères souhaitent fusionner les deux projets pharaoniques comme le prétend la presse, les raisons sont d'abord financières et politiciennes.
Les transports publics sont un énorme problème pour tous les habitants de la région parisienne, en particulier pour les salariés.
Mais au-delà du problème des transports dans la région parisienne, c'est toute l'organisation sociale qu'il faudrait remettre en cause, pour privilégier la proximité entre l'habitation et le travail, dans l'intérêt des habitants et de leur bien-être. De cela, les dirigeants sont incapables. Face aux intérêts privés qui dictent les choix d'installation des entreprises d'une part, et d'autre part entretiennent la spéculation immobilière et rendent les prix des logements inabordables, ils n'ont comme politique que celle du laissez-faire. Cela mène à l'existence de véritables monstres urbains comme la mégapole parisienne, démente, ingérable et inhumaine, sauf pour une poignée de privilégiés.