Renault - Sandouville (Seine-Maritime) : Pertes de salaire, ras-le-bol !28/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2113.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault - Sandouville (Seine-Maritime) : Pertes de salaire, ras-le-bol !

Mercredi 21 janvier, près de 400 travailleurs de l'usine Renault de Sandouville, près du Havre, se sont mis en grève, suite à l'annonce de nouvelles mesures de chômage.

La principale chaîne de montage de l'usine, qui fabrique la Laguna et qui travaille déjà à mi-temps depuis plusieurs mois, ne devrait plus fonctionner que quatre jours en février et six jours en mars. Ce qui signifie que ces ouvriers ne travailleront qu'une semaine par mois.

Cette situation se traduira évidemment par des pertes financières encore plus importantes que celles subies jusque-là. Depuis plusieurs mois, les ouvriers de l'usine perdent environ 400 euros par mois. Dorénavant ils perdront près de 600 euros en moyenne. Alors, quand les grévistes écoeurés et en colère sont allés demander des explications au directeur, celui-ci n'en menait pas large.

« Plus il y a d'aides pour les constructeurs, plus nous sommes au chômage » : voilà une remarque souvent formulée depuis que le mardi 20 janvier, aux États généraux de l'automobile, le gouvernement a fait un chèque de près de six milliards d'euros à Renault et à PSA, soi-disant pour les aider à surmonter la crise.

Pourtant ce ne sont pas les gros actionnaires de l'automobile qui sont à plaindre. De 1995 à 2007, le total des bénéfices déclarés par la direction de Renault s'est élevé à plus de 22 milliards d'euros, dont une partie notable a été donnée aux actionnaires. Et même en 2008, l'année où la crise est survenue, Renault devrait quand même faire près de deux milliards de bénéfices.

Alors, pourquoi serait-ce aux travailleurs de toujours devoir subir et payer ? Les travailleurs de Sandouville ne sont pas d'accord pour faire les frais de la crise et se battent pour le paiement à 100 % des jours chômés.

Cette demande est irréaliste, disent les dirigeants de l'entreprise. Pas si sûr ! Si 20 000 salariés du groupe Renault (soit l'effectif concerné par le chômage partiel) devaient chômer une année entière et perdre 600 euros par mois, le financement par Renault de leur manque à gagner ne représenterait encore que 144 millions d'euros. En fait, seulement 7,2 % des bénéfices.

Les travailleurs de Renault ne réclament donc pas la lune, simplement leur dû. Mais pour l'obtenir il leur faudra secouer le cocotier !

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