Contre-plan de relance du Parti Socialiste : « Agir vraiment contre la crise » ? Chiche !28/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2113.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contre-plan de relance du Parti Socialiste : « Agir vraiment contre la crise » ? Chiche !

La direction du Parti Socialiste a fait connaître un « contre-plan de relance » destiné à répondre à celui présenté début décembre par Sarkozy. Intitulé « Agir vraiment contre la crise », ce plan contient un certain nombre de mesures qui devaient être proposées par les parlementaires socialistes dans le cadre de leur motion de censure au gouvernement.

« À période extraordinaire, mesures extraordinaires », a annoncé Martine Aubry lors de la lecture du projet. Malheureusement, dans le contre-plan du PS, on ne peut que chercher longtemps ces dernières. Certes le projet se distingue de celui du gouvernement par une volonté affichée de tenter de relancer la consommation, et non pas seulement « l'investissement », - puisque dans le plan Sarkozy, il s'agit-là purement et simplement de cadeaux aux banques et aux patrons. La consommation devrait donc tirer parti, en particulier, d'un « chèque anti-crise » de 500 euros, attribué aux bénéficiaires de la prime pour l'emploi et des minima sociaux, ainsi que de la revalorisation du smic de 3 %. Les hausses de prix seraient limitées notamment par un gel des loyers dans les régions où ils subissent une forte augmentation, et par la réduction de la TVA de 19,6 à 18,6 %.

Ces mesures seraient évidemment bienvenues pour les ménages les plus modestes et les salariés payés au smic, ou en dessous. Mais de là à prétendre qu'elles relanceraient la consommation, il s'en faut. La situation du monde du travail s'est tellement dégradée que ce n'est pas ce « contre-plan », qui n'est qu'une sorte de version rose du précédent, qui pourrait mettre un coup d'arrêt aux menaces qui se profilent.

Pour « agir contre la crise », il faudrait d'abord prendre le contre-pied de la politique menée par Sarkozy, mais aussi par les gouvernements qui l'ont précédé, y compris de gauche. Il faudrait arrêter immédiatement les attaques contre les services publics, la santé, l'école, la poste et les transports. Cela signifierait, tout de suite, en finir avec les dizaines de milliers de suppressions de postes programmées dans les hôpitaux, dans l'Éducation nationale et revenir sur celles qui ont déjà eu lieu. Or, sur ce thème, Martine Aubry et le PS ne proposent qu'un « gel immédiat » des suppressions d'emplois... en attendant quoi ?

Et puis surtout, face à la crise financière et à ses conséquences, il n'y a dans le « contre-plan » rien pour remettre vraiment en cause l'insolence des patrons et des banquiers, qui continuent à spéculer pendant que les emplois disparaissent par dizaines de milliers. Il n'y a aucune proposition pour limiter leur droit à jouer au casino géant avec les profits générés par le travail de ceux qu'ils usent, appauvrissent et parfois jettent à la rue. C'est pourtant bien eux qui continuent d'emmener l'économie à la catastrophe. Et c'est bien ces gens-là qu'il faut empêcher de nuire, de toute urgence.

Il est vrai qu'on ne peut guère attendre de telles mesures de la part de ceux qui, lorsqu'ils étaient au gouvernement, ont loyalement géré les affaires de la bourgeoisie, accompagnant les « restructurations » massives et la dégradation des services publics, les privatisations et la soumission aux lois du marché, c'est-à-dire aux appétit des capitalistes. On voit le résultat aujourd'hui...

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