Comme de nombreux autres établissements, le lycée professionnel Nadar à Draveil s'était déjà mobilisé au printemps dernier contre la généralisation des bacs professionnels en trois ans au lieu de quatre. Les enseignants avaient obtenu du rectorat des promesses sur le maintien des filières en électrotechnique et en sécurité-incendie. Mais à l'automne dernier, l'annonce des fermetures de ces sections a provoqué de nouveau l'indignation.

Pour les élèves des collèges du secteur, choisir de telles formations obligerait à des temps de transport longs et parfois décourageants. Pour les enseignants ce sont 18 postes qui sont menacés d'ici quatre ans. Et des menaces pèsent sur les personnels en contrat précaire. Après une première mobilisation en décembre 2008, enseignants, parents et élèves s'étaient donnés rendez-vous pour accueillir une délégation du rectorat attendue en janvier.

Le mardi 20 janvier, les inspecteurs et la représentante du recteur sont arrivés comme prévu mais, pour rentrer dans l'établissement, ils ont dû passer entre une cinquantaine de professeurs, en gilet de sécurité fluo, formant une « haie de déshonneur ». Dans les bâtiments près de 300 élèves bâillonnés les ont accueillis dans un silence glacial, en brandissant des pancartes.

Les arguments avancés par le rectorat pour justifier les suppressions de filières n'étaient pour tous que de la pure mauvaise foi, voire mensongers. Mais qu'importaient les arguments, puisque de l'aveu des autorités les « considérations locales » pèsent peu face aux « impératifs budgétaires nationaux »... Le seul engagement pris fut de laisser aux élèves déjà engagés dans une formation BEP la possibilité d'intégrer une filière Bac pro dans leur établissement actuel.

Le soir s'est tenue une réunion publique qui fût l'occasion pour le personnel du lycée de faire le point sur leur mobilisation, en présence d'enseignants d'autres établissements, de parents et d'élus locaux qui apportèrent tous leur soutien. Tout le monde fut d'accord pour dire qu'il fallait continuer à se mobiliser, notamment le 29, et rendre publiques toutes les attaques contre l'école.