Absence d'élèves...et absence de moyens à hauteur du problème28/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2113.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Absence d'élèves...et absence de moyens à hauteur du problème

Après les 13 500 suppressions de postes annoncées dans l'Éducation nationale, le ministre Darcos essaie de faire diversion en prétendant engager la lutte contre l'absentéisme scolaire. Il propose de recruter 5 000 nouveaux contrats aidés, baptisés « médiateurs de réussite scolaire ».

Il est vrai que l'absentéisme augmente et se propage depuis des années, entre autres dans les établissements des quartiers défavorisés. Si davantage d'élèves « décrochent », c'est naturellement lié à la montée de la précarité et du chômage dans les milieux populaires. Des élèves en échec finissent par fuir l'école, voire par l'abandonner totalement. Nombre de travailleurs de l'Éducation nationale, que ce soit des conseillers d'éducation, des surveillants, des enseignants, des assistantes sociales, des infirmières tentent d'aider ces jeunes et s'efforcent de leur faire reprendre leur scolarité. Mais ils ne sont pas assez nombreux pour disposer de tout le temps nécessaire. Il n'y a pas suffisamment de cours avec de petits effectifs qui permettraient de mieux suivre les élèves qui perdent pied.

Si le gouvernement voulait s'occuper sérieusement de l'absentéisme scolaire, il commencerait par renoncer à supprimer les emplois d'enseignants et augmenterait le nombre d'adultes s'occupant des enfants, en particulier dans les quartiers populaires, dès la maternelle et l'école primaire, afin que chacun d'eux puisse avoir des relations personnalisées avec les élèves.

Or, même là où le nombre de postes de professeurs des écoles va augmenter en septembre prochain pour tenir compte de l'accroissement de la population scolarisée, le compte n'y est pas, loin de là. C'est le cas dans deux départements d'Ile-de-France où vivent très majoritairement des milieux populaires. Alors qu'il y aura 2 189 élèves en plus dans l'enseignement primaire à la rentrée prochaine en Seine-Saint-Denis, seulement 35 postes d'enseignants doivent être créés, autrement dit un poste pour 62 élèves. Ce n'est pas beaucoup mieux pour le Val-de-Marne avec 20 nouveaux postes d'enseignants pour 850 écoliers de plus, soit 1 pour 42.

Voilà qui vient démentir Darcos prétendant combattre l'absentéisme.

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