Tous en grève le 29 janvier !28/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2113.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Tous en grève le 29 janvier !

Les salariés du public et du privé sont appelés par huit organisations syndicales à faire grève et à manifester le jeudi 29 janvier. Il faut que les grèves soient largement suivies et que la participation aux manifestations soit massive. Il faut qu'à l'occasion de cette journée, le monde du travail, l'ensemble des salariés, montrent qu'ils en ont assez des coups qui leur sont portés par le patronat et le gouvernement.

Car cela fait plusieurs années que le patronat et le gouvernement multiplient les coups contre les salariés, que le pouvoir d'achat des salariés stagne ou recule car les salaires n'augmentent pas mais qu'augmentent, en revanche, les prix comme les prélèvements. Cela fait des années que la précarité se généralise, que les droits sociaux sont bafoués avant d'être officiellement supprimés. Cela fait des années que le gouvernement fait des économies, pêle-mêle, sur le remboursement des soins, sur les retraites et sur les allocations sociales diverses. Et tout cela pour la seule et unique raison de subventionner le grand patronat, directement ou par le biais d'allégements d'impôts ou de charges sociales.

Cela fait des années que les patrons augmentent le rythme de travail, donnent la chasse aux temps de pause, restructurent, licencient ou suppriment des emplois pour pouvoir faire plus de travail avec toujours moins de travailleurs.

Et tout cela, pourquoi ? Pour augmenter les profits des entreprises et les dividendes des actionnaires. Pendant un temps, on nous a expliqué qu'une économie saine exige des entreprises qui font beaucoup de profits. Avec la crise financière, qui a éclaté il y a quelques mois, on voit pourtant que l'économie en crève, du profit. Elle crève parce que les sommes encaissées par le grand patronat ne sont pas investies dans la production, et donc dans la création d'emplois, mais financent des opérations spéculatives.

Et maintenant que la crise est là, une crise dont le grand patronat, celui de l'industrie comme celui de la finance, est l'unique responsable, c'est aux travailleurs qu'il veut en faire payer le prix une deuxième fois.

Pendant que le gouvernement débloque des sommes fantastiques pour aider les banques à recommencer leurs opérations spéculatives, pendant que d'autres milliards sont offerts aux grandes entreprises de l'automobile comme aux avionneurs pour leur permettre de continuer à verser à leurs actionnaires des dividendes aussi élevés qu'avant la crise, on se prépare à imposer de nouveaux sacrifices aux travailleurs.

Il ne faut pas les laisser faire ! Il ne faut pas laisser une classe capitaliste aussi avide qu'irresponsable aggraver encore les conditions d'existence de ceux qui font marcher l'économie.

Depuis plusieurs mois, depuis le début de la crise, on n'a pratiquement pas entendu les directions syndicales proposer une politique claire aux salariés pour les préparer à se défendre. Elles ont fini par se mettre d'accord sur la journée du 29 janvier. Il faut se saisir de cette occasion pour montrer aussi bien le mécontentement du monde du travail que sa puissance, sa capacité à arrêter toute la vie économique.

Chacun sait qu'une seule journée ne suffira pas pour faire reculer le patronat et le gouvernement. Mais si elle est largement suivie, elle peut obliger les directions syndicales à lui donner une suite.

En Guadeloupe, de l'autre côté de l'Atlantique, les travailleurs sont en grève générale depuis une semaine pour protester contre la cherté de la vie et pour exiger, notamment, une augmentation de salaire de 200 euros.

Par-delà la distance, ils nous donnent un exemple de détermination. Ils n'ont pas encore gagné mais ils sont peut-être les premières hirondelles d'un printemps social.

Alors, faisons du 29 janvier le début de l'indispensable combat contre les licenciements et le chômage, contre l'insuffisance des salaires, contre la flexibilité et la précarité, contre les mesures antiouvrières du gouvernement ! Ce combat, il faudra le continuer et l'amplifier pour mettre un coup d'arrêt à l'offensive des possédants avant qu'ils nous réduisent à la misère !

Arlette LAGUILLER

Éditorial des bulletins d'entreprise du 26 janvier

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